Adepte de la démesure, l’architecte britannique fait l’objet d’une grande exposition au Centre Pompidou. L’occasion de revenir sur 130 projets tirés d’une production prolifique, revue à l’aune de la crise climatique.
A lire aussi :
Chef de file d’une époque révolue où le bilan carbone d’un bâtiment ne faisait pas débat, Norman Foster est consacré à travers une monographie tardive, au Centre Pompidou.
À 88 ans, l’architecte britannique, considéré comme un leader du courant high-tech – une association qu’il réfute –, a construit aux quatre coins du monde des ouvrages le plus souvent gigantesques, tutoyant des échelles donnant le tournis.
Des schémas directeurs, des tours, des aéroports, des ponts : 404 projets, dont 130 sont présentés dans cette rétrospective. Diplômé de l’université de Manchester, en 1961, puis de Yale, en 1962, il cofonde le studio Team 4 avec Richard Rogers (1933-2021) et leurs épouses respectives, Wendy Cheesman et Su Brumwell.
En 1967, il crée ce qui deviendra Foster + Partners, qui figure aujourd’hui parmi les agences les plus importantes du monde. Richement documentée, l’exposition, sobrement intitulée « Norman Foster », rassemble dessins, carnets de travail, maquettes et prototypes, revenant sur les réalisations emblématiques de l’architecte, tels le viaduc de Millau, le pont du Millenium et la tour 30 St Mary Axe (ou « Gherkin »), à Londres, ou encore le Reichstag rénové, à Berlin.
La production de Norman Foster est ici réévaluée à la lumière de la crise climatique. « Ma quête est celle d’une approche holistique permettant d’atteindre un équilibre avec la nature », affirme ce pilote d’avion expérimenté, Pritzker Prize 1999.
Centrale dans son œuvre, la notion de système s’exprime par la prise en compte de l’environnement au sens large. Chez Norman Foster, technologie et nature ne sont pas incompatibles, bien au contraire.
En 1971, il conçoit avec Buckminster Fuller le programme Climatroffice, qui n’a jamais vu le jour : « Nous avions imaginé des terrasses de bureaux au milieu de la nature et des arbres ; ceux-ci auraient contribué à la qualité de l’air et absorbé le dioxyde de carbone. Ce projet a anticipé un certain nombre de choses apparues plus tard dans la conscience mondiale », se souvient celui qui, en 2006, inaugurait Hearst Headquarters, première tour certifiée « LEED » à New York, l’équivalent américain du label français « haute qualité environnementale » (HQE).
Elle fait partie des programmes présentés au Centre Pompidou, qui nous offre là l’opportunité de relire l’œuvre d’une figure majeure de l’architecture contemporaine.
> « Norman Foster ». Au Centre Pompidou, à Paris (IVe), jusqu’au 7 août. Centrepompidou.fr
A lire aussi :