Vous avez dessiné votre première planche de surf.
(Rires) Oui, je voulais me mettre au surf, parce qu’il ne faut pas oublier que les plus belles vagues d’Europe s’écrasent sur le littoral portugais. Mais je ne voulais pas acheter une planche dans le commerce. J’avais envie de la créer. Ce que j’ai fait, même si mes passions sont avant tout le kitesurf et la voile. J’ai donc dessiné un motif sur une planche, laquelle suscite depuis une certaine attente… (Rires) Je vais devoir y consacrer quelques journées, car c’est moi qui les peins. Je vais en réaliser douze.
Le canapé Sintra chez Ligne Roset est-il une mise à jour du confort bourgeois ?
Cela dépend des finitions. Vous avez vu le premier modèle, présenté au Salon IMM Cologne en velours bordeaux. Cela faisait un peu ancien, ce que voulait Michel Roset. Sintra a ensuite été montré à Paris dans une autre version, qui lui donne une tout autre énergie. Je voulais jouer sur une opulence classique, familière. Mais les proportions lui confèrent quelque chose de plus contemporain.
Quand on agrandit, comme vous l’avez fait, les proportions d’un sofa comme Borghese, pour La Chance, risque-t-on de le déformer ?
On le craignait, effectivement. Fallait-il se contenter d’agrandir le dessin de manière homothétique ? Pas si simple. Il faut tout reprendre. Le résultat nous a agréablement surpris. Cette ampleur va bien au sofa.
Quels sont les éditeurs avec qui vous travaillez dans la fidélité ?
Ligne Roset et Cinna, avec Michel Roset, en France, et Bernhardt Design, aux États-Unis. Cette fidélité, c’est la meilleure des situations. C’est formidable, parce qu’il y a entente et affinité entre deux personnes. J’adore le challenge mais aussi cette confiance. En revanche, devoir prouver à chaque fois qu’on a eu raison de me choisir, non ! Ce qui ne veut pas dire que, dans une relation de confiance, je me laisse aller, au contraire. On a l’éclairage, l’expertise et la mémoire de ce que l’on a fait ensemble. On ne veut pas décevoir.
Ce grand bureau en marbre et son fauteuil, visibles sur Instagram, c’est du « statutaire » allégé ?
Exact. Le grand bureau et le fauteuil, c’est la commande d’un client privé. C’est un début, il n’existe qu’un exemplaire de chaque. Il y en aura douze s’il y a douze commandes. Ce sont des pièces exceptionnelles, compliquées à fabriquer. Le beau marbre Calacatta, italien, veiné, est très particulier et élégant. Cette commande, destinée à un bâtiment parisien impressionnant, s’inscrit dans un projet de l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch qui, à chaque fois, a besoin de pièces hors du commun.
Comment est né le projet Eros, ce tabouret en lave ?
En fait, je voulais commencer à développer mes propres objets. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je suis allé au Portugal. J’ai dans l’idée de créer quelques pièces auto-éditées que je pourrai présenter en mon nom, et pourquoi pas dans une galerie. La pierre de lave est au cœur d’un projet en train de se matérialiser avec comme sujet l’extraction de ce matériau, à Volvic. Autrefois, on y allait à la dynamite et au burin. D’où le traitement de la surface de la matière comme si le bloc venait d’être arraché. Je trouve ça magnifique. Je voulais donc exprimer ce côté très graphique.