Trois ans après sa disparition, Jens Risom (1916-2016) est de retour sur le devant de la scène à travers de multiples rééditions. En partie dévoilées le mois dernier, lors de la Stockholm Design Week , celles-ci réunissent pour l’instant un fauteuil, un porte-revue et deux collections de tissus imaginés au milieu du siècle dernier. Une époque bénie où le créateur danois introduit l’esthétique et le fonctionnalisme scandinave aux Etats-Unis, marquant ainsi un tournant dans l’histoire du design.
Diplômé en arts appliqués, aux cotés d’ Hans J. Wegner et Børge Mogensen, Jens Risom retrouve aujourd’hui ses anciens camarades de classe au sein du catalogue de Fredericia. Partagé entre des rééditions et des pièces contemporaines signées Cecilie Manz, Aurélien Barbry ou Jasper Morrison, l’éditeur danois a jeté son dévolu sur deux pièces de mobilier mariant forme et fonction, la marque de fabrique du designer.
Dessiné en 1949, le bout de canapé ressuscité par Fredericia est d’autant plus mythique qu’il a appartenu à la première collection de Risom Design. Cette marque, le designer l’a créée onze ans après son arrivée à New York, au terme d’une décennie de collaborations avec Hans Knoll. Alors que ce dernier s’associe à Florence Knoll pour fonder leur fameuse maison d’édition, Jens Risom n’est pas en reste et devient rapidement un acteur majeur dans le secteur du mobilier américain, employant jusqu’à 150 personnes.
Soucieux du moindre détail, le designer-entrepreneur va jusqu’à racheter une ancienne usine de textile pour maîtriser les finitions de ses pièces. En résulte notamment les collections de tissus « Zap » et « Armadillo », rééditées cette année par le fabricant Camira. Qu’elles privilégient un toucher soyeux ou une texture qui accentue la profondeur des teintes, chacune d’entre elles témoigne de l’amour de Jens Risom pour les couleurs primaires, franches et saturées.
Afin d’adapter le style scandinave au goût américain, les matériaux rustiques et massifs jalonnent également son travail. A l’image du fauteuil A, supporté par une structure en métal ou en chêne qui évoque la première lettre de l’alphabet. Désormais déclinée en cuir par Federicia, l’assise est éditée pour la première fois en 1961. La même année, un article du magazine Playboy réunit Jens Risom, Eero Saarinen et Charles Eames sur une double page consacrée aux designers qui révolutionnent le mobilier aux Etats-Unis…
Entre élégance et fonctionnalité, la simplicité de ses pièces les rend idéales dans les intérieurs les plus contemporains. A fortiori avec un choix de mobilier encore élargi, grâce aux rééditions supplémentaires qui seront dévoilées au prochain salon du meuble de Milan.