Victoria Wilmotte a téléporté la typologie classique de la table gigogne à des années-lumière. Ses trois tables Wind, la ronde, l’ovale et la rectangulaire, recèlent des prouesses de pliage technique. Leur plateau est, sur la moitié de sa surface, plissé comme un éventail. La designer reconnaît que l’acier est propice aux jeux graphiques. Gris, bleu, jaune… En réalité, pas moins de 32 couleurs de finition sont disponibles.
Le design, c’est aussi fixer un prix : 1 080 € les trois. Cerise sur le gâteau, le miroir Wave (360 €), rond, montre également, sur une bonne partie de sa surface, ce même plissé façon Miyake. L’image s’y reflète sans réelle déformation. Pour parvenir à ce résultat, la créatrice de la marque Matière grise, Isabelle Mortreuil, a sollicité une designer qui a déjà prouvé son intérêt pour la technique et tout ce qui peut transformer la matière. Elle l’a choisie au vu du travail déjà abattu, car elle ne saurait accorder sa confiance à la légère.
Même si elle n’a pas encore 30 ans, Victoria Wilmotte n’a en effet jamais été tentée par le new ugly (moche cool en VF) ! Isabelle Mortreuil collabore encore cette année avec Constance Guisset. Les trois femmes ont en commun de mettre la substance comme critère numéro un du projet de design. Le nom même de la maison Matière grise annonce la couleur. La chef d’entreprise a eu l’idée d’utiliser l’acier et l’aluminium de la tôlerie achetée par son mari en 2000 pour fabriquer du mobilier. Elle dirige à Lentilly, dans le Rhône, sa propre unité de production, avec une équipe d’une petite dizaine de personnes. Étape suivante ? Voir le mobilier 2017 des designers Victoria Wilmotte, Constance Guisset, Julie Gaillard, Guillaume Bourdon et Luc Jozancy essaimer à l’étranger.
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