Avec l’horizon pour seul voisin, un monolithe de métal offre depuis le printemps un nouvel aéroport aux 200 000 habitants de la ville de Guelmim, souvent considérée comme la porte marocaine du Sahara. Conçu par les architectes du studio Groupe 3 à une poignée de kilomètres de l’agglomération, le bâtiment s’inscrit en lieu et place d’une ancienne base militaire, avec une mosaïque de couleurs qui fait écho au paysage environnant autant qu’à la culture du pays.
« Dans ce beau paysage, avec un horizon dégagé et des montagnes des deux côtés, il était évident que ce petit bâtiment ne pourrait pas rivaliser avec l’immensité de la nature. Par conséquent, nous avons décidé de le façonner comme s’il s’agissait d’une œuvre de land art, de le concevoir comme une tache de couleur dans le paysage. » Groupe3architectes
Influencée par les couleurs de la terre et des montagnes qui encadrent le site, la palette de la façade s’inspire également des tonalités récurrentes au sein des habitudes vestimentaires, de la gastronomie et de l’artisanat du Maroc. Une référence locale, encore amplifiée par un clin d’œil aux motifs géométriques omniprésents dans la région, grâce au canevas de panneaux métalliques qui tisse une protection solaire tout le long de la façade.
A l’intérieur des deux grandes halles de verre qui composent le bâtiment, les plaques perforées privilégient la lumière et la ventilation naturelle en dessinant une résille rythmée de reliefs subtils, dont la transparence s’accroît à mesure que l’on approche de l’aéroport. Un système de filtre que l’agence de Rabat décline d’ailleurs actuellement pour les futurs bureaux de la Cité Internationale de Dakar, censés ouvrir leurs portes avant la fin de l’année.