Sortez les chapkas et les manteaux en vison. St Petersbourg s’invite à Paris à l’occasion de l’avènement de Maison Russe, le dernier et très impressionnant lieu signé Paris Society. Si vous ne pourrez pas passer à côté d’une lampée de vodka ou d’une cuillère de caviar, ce nouveau restaurant offre néanmoins une réinterprétation parisienne du temps des tsars.
Une bâtisse historique
L’hôtel Pauilhac fut érigé en 1911 par l’architecte Charles Letrosne. Sa façade Art nouveau ornée de formes néo-gothiques abrite un temps le foyer de Monsieur Georges Pauilhac, bien sûr, puis se fait la maison de grands chefs : successivement Joël Robuchon et Alain Ducasse.
La bâtisse de cinq étages héberge désormais un nouveau restaurant et lieu festif. Nouvel ajout à la collection Paris Society, qui n’en finit décidément pas de s’étendre — de prochaines ouvertures sont d’ailleurs déjà au planning —, Maison Russe est sans doute son plus flamboyant projet en date. Fier de ses cinq étages, le rez-de-chaussée s’ouvre sur le bar et l’épicerie, au premier étage se tient le restaurant. Quant aux niveaux supérieurs, ils dissimulent sept salons privés. Il n’en fallait pas moins pour faire honneur à l’imaginaire de la Russie des tsars.
Maison Russe, ou la décoration du grandiose
Laleh Amir Assefi, ancienne de chez Jacques Garcia, logiquement rompue à l’exercice des décors grandioses, signe la mise en scène du restaurant, une expédition feutrée et intimiste à travers une Russie fantasmée. En s’appuyant sur l’architecture intérieure originelle du bâtiment, la décoratrice emphase un environnement déjà grandiloquent, qu’elle a choisi de rythmer de nuances de feu et de sang, de velours et de miroirs. Les imprimés donnent à la réalisation sa grandeur, une succession de luminaires aux formes d’oiseaux de feu lui apporte de la légèreté.
L’ancien souligne le passé de l’hôtel Pauilhac, prend la forme de bibliothèques bardées de livres et de fauteuils crapaud tapissés de tissus précieux. Le bois guide aussi la partition architecturale, comme un prolongement des vestiges de la structure originelle, faisant de chaque pièce du restaurant un écrin calfeutré. Au sol, ce sont bien sûr de sublimes tapis à imprimés qui adoucissent les pas. Au plafond, des fresques aériennes feront rêver ceux qui restent le nez en l’air…
Dans les étages, si le fil rouge s’étend, chaque salon privé jouit de sa propre décoration. Ainsi, un espace intimiste de quatre couverts se parera d’un rouge vif alors que le grand banquet du salon sous la tente en manière d’Oural nuancera son propos de drapés clairs et de détails animaliers, rappelant ainsi les parties de chasse.
Un repas de tsars…
Sans surprise, la carte fait la part-belle au caviar. Trois types sont proposés en dégustation, et de nombreux plats se retrouvent sublimés par quelques grammes de ces diamants noirs. Le saumon joue le même jeu, proposé fumé, en tartare ou en gravlax à la dégustation, ou encore cuisiné poché ou en Coulibiac, une spécialité russe.
Le reste de la carte rend hommage à la mise en scène du lieu : intimidant et très maîtrisé. Le homard et ses casarecce sont particulièrement réussis, à l’instar de la Pavlova aux myrtilles et marrons, en dessert.
… à emporter chez vous !
Maison Russe s’ouvre sur son épicerie. Avec à la direction artistique Cordelia de Castellane, cet écrin fleuri invite les curieux à flâner en attendant leur table. Délicat homewear et saveurs russes se retrouvent dans cette boutique aux couleurs de la marque, prêtes à s’installer à domicile ou à ravir un ami.
A l’inverse, si le caviar ou la vodka maison vous a séduit pendant le repas, il sera possible de prolonger l’expérience à la maison : ces références sont disponibles à la boutique. Tout comme la vaisselle de présentation, elle aussi dessinée par Cordelia de Castellane et produite par la maison Gien.
> Maison Russe. 59, avenue Raymond Poincaré, 75016 Paris. Réservations.