Maison Heler à Metz : un rêve architectural signé Philippe Starck

Née de l’imaginaire débordant de Philippe Starck, Maison Heler vient d’ouvrir à Metz. Mi-récit romanesque, mi-hôtel expérimental, ce lieu unique fusionne néogothique, surréalisme et design radical dans une architecture inédite.

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Le château dans les nuages

Voilà une dizaine d’années que l’image d’une maison de style néogothique perchée sur le toit d’un immeuble intriguait les amateurs de design et d’architecture… Comment ce fantasme signé Philippe Starck allait exister dans le réel ? Depuis le 20 mars, il faut se rendre à Metz pour expérimenter la demeure de Manfred Heler, dont l’histoire raconte qu’elle aurait jailli du sol suite à un tremblement de terre pour se retrouver perchée au sommet d’un bloc rocailleux. Matérialisé par un bâtiment de neuf étages en pierre grise texturée, il accueille au rez-de-chaussée un restaurant (La Cuisine de Rose) puis 104 chambres dans les étages.

Le designer, dans la salle du restaurant, devant l’un des dix-neuf vitraux dessinés par sa fille Ara Starck.

Dans les chambres, l’aménagement et la décoration sont imprimés par la signature du designer. Face à la ville, le lit prend place au milieu de la pièce et, cachées derrière des panneaux miroir coulissants, les salles de bains sont habillées de marbre et de béton.

Au rez-de-chaussée, le restaurant La Cuisine de Rose a été imaginé comme le laboratoire de Manfred Heler avec, notamment, des images issues des Archives nationales et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Des clichés que l’on retrouve aussi dans les couloirs de l’hôtel.

Au neuvième étage, le restaurant panoramique La Maison de Manfred propose une immersion dans l’univers créatif du personnage de fiction créé par Philippe Stark.

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Si l’on reconnaît la signature de Starck (le cuir fauve des fauteuils, le contraste entre le marbre et le béton, le lit installé au centre de la chambre), ce dernier arrive à nous embarquer dans une nouvelle histoire, celle de son personnage « au tempérament songeur et à l’esprit minutieux, occupé à inventer et à plaire à sa dulcinée fantasmée, Rose » et dont la vie est contée dans un roman écrit par le designer, disponible dans les chambres. Cet esprit surréaliste imprègne l’ensemble des lieux, à commencer par le restaurant, où sont exposés une maquette de machine volante, des palmes-bottes en caoutchouc et un fauteuil à bascule latérale.

Dans les couloirs, une série de clichés d’inventions surréalistes datant du premier conflit mondial et de l’entredeux-guerres poursuivent cette vision tandis que, dans les chambres, des petits cabochons incrustés dans les murs de béton et des signes cabalistiques gravés sur les armoires attisent la curiosité. L’ensemble est un cocon confortable avec une vue sur la ville, hélas légèrement plombée par les stores fixes, bien qu’inclinés. Mais le clou du projet réside dans La Maison de Manfred, une demeure lorraine en zinc habillée de tourelles, un espace chaleureux décoré de vitraux dessinés par Ara Starck, la fille du designer, qui offre une vue panoramique sur Metz. L’œil balaie ainsi huit siècles d’histoire, du toit de la cathédrale Saint-Étienne du XIIIe siècle jusqu’au Centre Pompidou livré en 2010 par Shigeru Ban.

› Maison Heler. 31, rue Jacques-Chirac, 57000 Metz. À partir de 170 € la nuitée. Maisonhelermetz.com

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