Double actualité pour le fabricant italien de céramique et de grès cérame. Outre les nouveautés dévoilées lors du salon Cersaie, à Bologne, une exposition sur ses années de collaboration, de 1975 à 1985, avec le photographe Luigi Ghirri replace Marazzi dans son ADN : celui de l’expérimentation.
La céramique de Marazzi et toute sa poésie
À l’occasion du Cersaie, salon de la céramique organisé à Bologne, fin septembre dernier, Marazzi présentait ses solutions dans une approche très mix and match. Si son offre de dalles de grandes dimensions, « Grande », faisait l’objet d’un stand totalement à part, les autres collections du fabricant italien se dévoilaient dans une mise en scène évoquant une maison élégante où chaque pièce bénéficie du savoir-faire de la marque. Le message était clair : intérieur comme extérieur, aucun espace n’échappe à la sagacité et à la créativité de l’entreprise !
De même, si le grès cérame est le domaine de Marazzi, toutes les imitations de matériaux et de revêtements sont convoquées : bois, pierre, papier peint… Ainsi, « Cementum » explore l’effet béton décliné dans une palette de huit coloris et neuf formats, mais aussi des impressions géométriques, des mosaïques, des décors fleuris…
La collection « Mystone Travertino » s’intéresse pour sa part au travertin, pierre très en vogue ces derniers temps. En trois couleurs, trois textures graphiques et deux décors, la gamme existe en trois mosaïques et quatre formats pour créer des calepinages et habiller murs et sols, en intérieur comme en extérieur.
Côté bois, Marazzi présente « Vero Chevron ». Avec cette imitation plus vraie que nature, l’entreprise s’inspire du chêne en en reproduisant à la perfection les caractéristiques, perceptibles aussi bien à l’œil qu’au toucher ! Quatre couleurs, deux formats à grandes lames pour intérieur et extérieur composent la gamme.
La recherche de naturel est également à l’honneur, avec « Crogiolo Rice », une collection à la finition brillante et aux surfaces volontairement irrégulières pour rappeler le travail artisanal, et dont le nom est d’ailleurs une évocation des origines de Marazzi (« crogiolo » signifiant « creuset »). Elle est disponible en trois formats aux bords droits, pour permettre une pose bord à bord, et trois coloris avec des notes de bleu ainsi que des motifs influencés par la nature.
Cette dernière est aussi la source d’inspiration de « White Deco », une gamme de décors floraux sur fond blanc. Véritable papier peint de céramique, la collection présente des motifs agrémentés d’un vernis sélectif brillant qui donne vie et relief aux fleurs et aux feuilles. Un détail que l’on retrouve de même dans la collection « Chill », avec, en outre, des carreaux neutres et à effet diamant en 3D.
Portrait de marque
Autre actualité d’importance pour Marazzi, le fabricant présente, pendant la foire Paris Photo, « Luigi Ghirri. Les années Marazzi 1975-1985 ». Une exposition déjà pilotée par la conservatrice Ilaria Campioli lors du festival Fotografia Europea, de Reggio Emilia, au Palazzo Ducale de Sassuolo, en septembre et octobre derniers. Organisée par la galerie Estensi avec l’Archivio Luigi Ghirri et Marazzi Group, elle fait découvrir le fruit de la collaboration qui dura une dizaine d’années entre le photographe et l’enseigne.
Luigi Ghirri (1943-1992) a en effet été missionné dès 1975 par l’entreprise pour réaliser les visuels de ses collections à travers le « Portfolio Marazzi », pour lequel il avait aussi invité à le rejoindre ses confrères John Batho, Cuchi White et Charles Traub. Les images de Luigi Ghirri s’éloignent du style habituel des photos publicitaires, elles puisent leurs racines dans les thèmes de prédilection de l’artiste : la surface, l’objet commun, le projet, le paysage, la lumière.
À propos de cette participation, Ghirri dira : « La céramique a une histoire qui se perd dans la nuit des temps. Elle est depuis toujours un “objet” sur lequel viennent se poser d’autres objets : les meubles, les gestes, les images et les ombres des personnes qui habitent ces espaces. Pour créer ces images, j’ai pris tout ceci en considération et j’ai essayé, en utilisant des surfaces de différentes couleurs et en superposant objets et images, de reconstruire un espace qui n’est pas l’espace physique et mesurable d’une vraie pièce, mais plutôt une représentation… » Les carreaux de céramique deviennent pour l’artiste une grille, un support à la création grâce auquel il expérimente les changements d’échelle, les ombres, l’usage d’objets inattendus…
> « Luigi Ghirri. Les années Marazzi 1975-1985 ». À l’Institut culturel italien, 50, rue de Varenne, 75007 Paris, du 10 au 14 novembre. Tél. : 01 85 14 62 50.