Implanté en plein Hyde Park, la Serpentine Gallery décerne chaque hiver depuis sa création en 2000 un prix d’architecture à la dotation originale : la construction d’un pavillon synthétisant l’œuvre de son créateur. Pour prendre leur décision, le directeur artistique de la Serpentine (le critique et commissaire Hans-Ulrich Obrist) et son directeur (Yana Peel) se sont cette année entourés de pointures comme David Adjaye et Richard Rogers.
Leur choix s’est porté sur Diébédo Francis Kéré (1965-). Cet architecte burkinabé a d’abord beaucoup construit dans sa ville d’origine de Gando : des écoles, centres hospitaliers, bibliothèques… Mais ces dernières années, son talent a éclaté de la Chine à Genève, où il a dessiné le Musée de la Croix Rouge. Il dirige désormais son cabinet depuis Berlin.
Inspiré par l’arbre qui sert de point de rencontre dans sa ville de Gando, Francis Kéré a conçu un pavillon réactif en bois et acier qui cherche à relier ses visiteurs à la nature. Son toit en bois est soutenu par un cadre en acier central et imite les frondaisons d’un arbre.
Kéré a pris en compte le climat britannique dans sa conception, en créant une structure qui permet à l’air de circuler et qui protège de la pluie londonienne comme de la chaleur en été. En cas d’averse, l’eau ruisselle dans la canopée avant de retomber en cascade et d’être évacuée par un système de drainage vers un collecteur qui alimentera ensuite l’irrigation du parc. L’idée d’ouverture est l’un des principes fondamentaux de l’architecture de Kéré. Le soir, la verrière devient source d’illumination. Et des perforations murales donnent aux passants un aperçu de l’activité à l’intérieur du pavillon.
Le pavillon de Francis Kéré fait suite à celui de Bjarke Ingels (BIG), dont le « mur décomprimé » a été visitée par plus de 250 000 personnes en 2016, ce qui en fait le plus populaire à ce jour.
Le pavillon ouvrira ses portes du 23 juin au 8 octobre au cœur de Hyde Park.