Dans la bataille que se livrent les design weeks mondiales, Londres s’impose chaque année un peu plus. Malgré les nuages qui assombrissent le ciel des industries créatives en ces mois post-Brexit, la capitale britannique fait coup double ces jours-ci : d’une part avec le London Design Festival (LDF, 17-25 septembre) qui fête sa 14e édition, et d’autre part avec la toute première London Design Biennale (7-27 septembre), placée sous le signe de l’Utopie. En parallèle de cet ambitieux programme, la force de Londres réside aussi dans la démultiplication des expositions de jeunes designers qui s’invitent partout en ville. Et notamment dans quelques hôtels qui gagnent, au passage, le statut de hubs officiels du LDF. Les plus disruptifs d’entre eux, comme le Ace Hotel London, se muent aujourd’hui de façon permanente en showrooms pour la génération Y. Une réussite.
> Pour la deuxième année consécutive, le Ace Hotel London implanté en plein cœur de Shoreditch a confié à l’ultra-talentueuse Laura Houseley (The Modern Design Review) le commissariat de « Ready Made Go 2 ». Pas de carte blanche pseudo-artistique ici, mais un brief digne de ce nom : créer des produits dont l’hôtel a besoin. Une contrainte qui renforce la créativité des projets présentés in situ. Mieux, il ne s’agit pas d’une installation éphémère et les produits seront en vente – sur place comme en ligne – toute l’année. A ne rater sous aucun prétexte donc : les carreaux de céramique BBQ tiles d’Assemble (lauréats du Turner Prize) librement inspirés par les techniques du raiku japonais qui ornent le bar du 7e étage, le mur d’escalade en dégradés ultra-chics façon carte IGN de Patternity et les modestes et bauhausiens porte-savons Beam de Silo Studio, débités dans des profilés industriels d’aluminium. Assurément le « good design at its best » !