Quiconque a eu le privilège de séjourner au Lily of the Valley a déjà goûté au paradis. Cet été, la famille Weill, propriétaire des lieux, et Philippe Starck prolongent les réjouissances autour d’un concept de pool suites et une annexe délectable, les pieds dans l’eau.
Lily of the Valley, une adresse déjà mythique
On ne présente plus l’adresse la plus en vue des alentours de Saint-Tropez. Pourtant, sans doute l’une des plus belles œuvres de Philippe Starck a failli ne pas être. « Lucie et Alain Weill m’ont attiré ici, quasiment de force » s’amuse aujourd’hui le designer, qui finira par changer d’avis, conquis par un paysage unique. « J’ai eu un choc. J’ai trouvé le lieu absolument fort, sublime, totalement préservé. J’aime beaucoup l’idée d’un endroit sous cloche, que rien n’a touché. » Sur les hauteurs de La-Croix-Valmer, petit village d’irréductibles résistants aux foules touristiques, Lily of the Valley est déjà entré dans la légende.
Bien loin de Sénéquier et des plages festives de Pampelonne, ce temple du bien-être inauguré en 2019 rééquilibre l’âme et le corps grâce à son environnement exceptionnel et sa spécialisation dans la remise en forme. Car, oui, l’hôtel est, de surcroît et avant-tout, un refuge où l’on cherche à se reconnecter au corps. Cette saison, le désormais nommé « Shape Club » a d’ailleurs revu et corrigé sa copie afin de proposer de nouveaux programmes holistiques et rigoureux.
Du nouveau sous le soleil
Non content d’un succès déjà retentissant, Lucie et son père Alain Weill inaugurent cet été l’extension de leur hôtel signature. Lily descend donc de la Valley. Les doigts de pied en éventail sur la plage de Gigaro, tout est possible. Déguster un poisson à la Brigantine, s’enivrer d’un cocktail rafraîchissant au Beach club, lézarder sur les bains de soleil en rang d’oignon ou élire domicile à quelques mètres de là, dans l’une des toutes nouvelles pool suites.
Les pool suites du Lily of the Valley
Pousser la porte de l’un de ces volumes hardis est une expérience en soi. On s’attendait à une suite (pardi !), voilà que se dévoile un pavillon, une version répétée et amplifiée des chambres du Lily of the Valley. « Tout le monde est super content de “là-haut” : pourquoi changer une équipe qui gagne ? », explique avec son naturel désarmant Philippe Starck. « Je connais très peu de cas où il y a plusieurs meilleures solutions. Ce qu’il faut, c’est faire la meilleure chambre du monde. E basta ! » Ainsi, on retrouve avec fidélité le mix and match gagnant connu « là-haut » dans chacune des huit résidences qui, bien que jumelles, se démarquent toutes avec une particularité. La pool suite « Villa », comme son nom l’indique, offre le confort d’une véritable maison de plage sur deux niveaux.
Que l’on séjourne dans la suite Loft, avec ses volumes logiquement ouverts, ou à la Gigaro, voisine, qui poinçonne chaque pièce de son usage, l’écrin de béton prend vie en invoquant les cinq sens. La douceur d’un tapis sous ses pieds nus. La rugosité d’un marbre taillé à la main. Le sentiment d’intimité que procure un bois sombre. Ou encore le voyeurisme qu’invite une salle de bains vitrée et recouverte de miroirs… Chaque donnée a été réfléchie par Philippe Starck himself, de la position d’un fauteuil à la marque du sèche-cheveux. Rappelez-vous, il n’y a qu’une seule bonne solution…
La piscine, quant à elle, devient privative. Si elle ne semble plus se fondre dans la Méditerranée comme elle le fait si bien depuis la terrasse du Vista (le restaurant du Lily of the Valley), un couloir de nage s’invite dans chacune des pool suites, bordé d’un petit jardin. Une pergola grand luxe – on y retrouve le canapé d’extérieur dessiné par Stack pour Cassina et une table en marbre taillée à la main – joue les entremetteuses entre intérieur et extérieur.
La Brigantine, un endroit flamboyant
En parallèle du projet des pool suites a surgi l’opportunité de revamper un ancien restaurant de plage quasi éteint. Un nouveau terrain de jeu pour Starck, qui s’y est improvisé le scénariste de la suite d’un film iconique. « Je connaissais La Brigantine. Je savais qu’un jour, ç’avait été un endroit à la mode, un endroit flamboyant, dont je n’avais plus entendu parler depuis des années. Et j’ai compris pourquoi : elle était toujours là mais son esprit était parti. Quand il a été question de lui redonner vie, je l’ai imaginée telle qu’elle aurait du être aujourd’hui. Telle qu’elle aurait pu être. Comme s’il manquait un bout de pellicule à ce film dont j’ai imaginé la suite. »
Sans toucher à l’enveloppe provençale de l’adresse originelle, le designer met en scène le script d’un repas de famille élégant. « Daniel Pennac a créé le fantasme de la famille parfaite, où tout le monde serait charmant et rigolo. J’ai essayé de créer un endroit pour cette tribu. » La Brigantine ouvre donc sa terrasse au-dessus de l’eau aux amateurs de cuisine traditionnelle, des lacs du Nord à la Sicile, tandis que Pépé, côté beach club, fait honneur à une street food italienne. Imaginées par le chef de l’hôtel, Vincent Maillard, ces deux tables mêlent inspirations transalpines et produits locaux.
Une plage privée fait office de frontière naturelle au domaine de Lily of the Valley, accessible par navette aux clients de l’hôtels et en quelques foulées pour les heureux locataires des pool suites.
Et après ?
Parce qu’on sait que chez les Weill, un projet en attire toujours un autre, il se murmure déjà l’ouverture d’une (ou plusieurs) déclinaisons du concept wellness de Lily of the Valley. Mais pour l’instant, le secret demeure entier…
> Lily of the Valley. Pool suites et restaurants. Plage de Gigaro, 83420 La Croix-Valmer. Réservations.