L’hôtel du Couvent redonne vie à un édifice religieux niçois

De passage dans les rues du Vieux-Nice, IDEAT a fait un saut à l'hôtel du Couvent pour passer une douce nuit. Visite.

Au cœur du Vieux-Nice, l’hôtel du Couvent voit le jour après de longues années de travaux. Logé dans un ancien édifice religieux classé monument historique, ce 5-étoiles est à la fois une plongée dans l’histoire de la ville et un modèle pour une hôtellerie plus vertueuse.


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Sainte hospitalité

Du bas de la colline du château, difficile d’imaginer l’extraordinaire lieu de convivialité qui se cache derrière le porche en bois barrant le fond d’une ruelle. Ceux qui « oseront » le franchir seront d’abord accueillis par un parfum de café et quelques madeleines chaudes.

Les trois corps de bâtiments qui constituaient le couvent de la Visitation ont retrouvé leur facture d’autrefois. Du fait du classement aux monuments historiques, chacune des teintes des peintures et enduits a été défini en accord avec les architectes des Bâtiments de France.
Les trois corps de bâtiments qui constituaient le couvent de la Visitation ont retrouvé leur facture d’autrefois. Du fait du classement aux monuments historiques, chacune des teintes des peintures et enduits a été défini en accord avec les architectes des Bâtiments de France. Adrianna Glaviano

S’arrêtant un instant sur la calade qui s’étend devant eux, ils prendront la mesure de ces corps de bâtiment séculaires qui se déploient au cœur du Vieux-Nice sur plus d’un hectare.

Bienvenue au couvent de la Visitation, qui a rouvert il y a quelques semaines sous le nom d’hôtel du Couvent. Un projet que l’entrepreneur Valéry Grégo (Perseus) a mis presque dix ans à développer avec ses équipes. À commencer par celle du Studio Méditerranée, menée par son frère, l’architecte Louis-Antoine Grégo, qui s’est attaché à conserver l’esprit des lieux.

Les couloirs des bâ – timents historiques ont été conservés à l’original. Leur taille, particulièrement généreuse, assure une bonne ventilation et donc une climatisation naturelle. Pour éviter toute saignée superflue dans les murs, chaque porte est habillée d’un encorbellement en bois permettant de loger les câblages.
Les couloirs des bâ – timents historiques ont été conservés à l’original. Leur taille, particulièrement généreuse, assure une bonne ventilation et donc une climatisation naturelle. Pour éviter toute saignée superflue dans les murs, chaque porte est habillée d’un encorbellement en bois permettant de loger les câblages. Adrianna Glaviano

« Nous avons mené un important travail de recherches pour décider des coloris et des matériaux à employer, ainsi que de l’organisation de l’espace », explique-t-il.

Une ode à la Nice romaine

Aujourd’hui, l’hôtel abrite 88 habitations de 45 m2 en moyenne, mais dont certaines dépassent les 100 m2 (166 m2 pour la grande suite), équipées de cuisines et de salles à manger. « Les volumes sont généreux mais traités sobrement, souligne Charlotte de Tonnac (Festen), en charge des aménagements intérieurs. Nous avons chiné la plupart du mobilier, dessiné ce qui devait être intégré dans un esprit d’intemporalité. »

Dans certaines chambres, un petit bureau, logé dans l’embrasure d’une fenêtre, a été fa – briqué à partir de poutres récupérées dans la toiture néces – sitant d’importantes rénovations, et qui étaient en fait d’an – ciens mats de bateaux.
Dans certaines chambres, un petit bureau, logé dans l’embrasure d’une fenêtre, a été fa – briqué à partir de poutres récupérées dans la toiture néces – sitant d’importantes rénovations, et qui étaient en fait d’an – ciens mats de bateaux. Adrianna Glaviano

Seule réelle « nouveauté », un bâtiment, entièrement habillé de persiennes, a été érigé pour optimiser le projet hôtelier et abriter dans ses sous-sols de véritables thermes, en écho à la Nice romaine (Cimiez).

L’établissement dispose également de sa propre boulangerie, de son herboristerie et de trois restaurants. L’un d’eux, directement ouvert sur l’extérieur, source l’essentiel des produits qu’il travaille dans une ferme bio partenaire située à une heure.

Les suites disposent d’une cuisine pour assurer aux hôtes d’un long sé – jour tout le confort d’un appartement.
Les suites disposent d’une cuisine pour assurer aux hôtes d’un long sé – jour tout le confort d’un appartement. Adrianna Glaviano

Une partie des végétaux provient aussi du potager cultivé sur le premier niveau du jardin, échelonné en terrasses, où l’on n’hésitera pas à se perdre, voire à piquer une tête dans la piscine, installée tout en haut. L’ancien discret monument devenu hôtel du Couvent risque fort de bousculer le paysage hôtelier niçois.

> Hôtel du Couvent. 1, rue Honoré-Ugo, 06300 Nice. Hotelducouvent.com


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