Le Bauhaus est né en Allemagne au sortir de la Première Guerre mondiale. Au départ, cette école formait aussi bien des artistes que des artisans et des ingénieurs. Cette approche sans œillères domine toute l’histoire de Bauhaus, qui se termine en 1933 avec sa dissolution par les Nazis. Si sa production est éminemment contemporaine, ses inspirations proviennent de différentes sources tantôt « exotiques », tantôt antiques. Des objets comme les candélabres de Bruno Paul et Gyula Pap s’appuient sur les formes traditionnelles de la Ménorah juive pour en livrer des versions épurées.
L’école du Bauhaus avait comme première visée de rompre avec les concepts académiques. Les élèves du Bauhaus devaient « ouvrir » leur esprit en s’essayant à différentes pratiques et ateliers. Une partie de l’exposition montre les réalisations de ces ateliers. De 1919 à 1933, les productions vont du mobilier à la céramique en passant par le vitrail, la peinture, le tissage, la typographie, la publicité, la photo et le théâtre. Côté design, l’exemple de cette Bauhauslampe réalisée par Wilhelm Wagenfeld montre bien la façon de repenser les formes et les matières pour les rendre plus pratiques, plus simples.
Sous l’influence du Bauhaus, de nombreux objets du quotidien se transforment. Le but est de les rendre accessibles et plus pratiques. Certains évoquent le cubisme comme la Théière de Marianne Brandt (1924).
L’exposition est aussi l’occasion de rappeler que l’esprit du Bauhaus est bien présent aujourd’hui, que ce soit dans le mobilier contemporain… ou dans les produits Apple. Les tables gigognes ou le fauteuil à l’assise légèrement inclinée vers l’arrière sont aujourd’hui devenus des archétypes. L’ergonomie et le gain de place sont au cœur de leur conception.
Ces formes et concepts emblématiques ont tellement imprégné l’histoire du design qu’aujourd’hui, nombreux sont les créateurs qui reprennent à leur compte les grands préceptes du Bauhaus. Le duo Muller-Van Severen est par exemple l’auteur de ce meuble pratique et multifonction regroupant un bureau, des étagères, un luminaire et un fauteuil. L’objectif de gain de place est atteint et les matériaux restent simples et finement travaillés. On retrouve le verre peint, comme pour la Bauhauslampe, ainsi que les lignes épurées et légères…
Pratique : L’esprit du Bauhaus, jusqu’au 26 février 2017 au Musée des Arts Décoratifs de Paris(107, rue de Rivoli, 75001).