Comme son nom l’indique, Limited Edition ne produit pas ses tapis en série mais seulement à la commande, selon les critères toujours particuliers de ses clients forcément pointilleux, puisqu’il n’y a parmi eux que des professionnels. « Chez nous, aucun modèle n’est jamais semblable à un autre, explique James De Witte, le directeur commercial. C’est ce qui fait notre force depuis les débuts. Les prescripteurs nous donnent un cahier des charges à partir duquel nous élaborons avec eux le modèle parfait, celui qui conviendra le mieux à leur projet. »
Et si la marque compte plus de 300 références permanentes à son catalogue, ces dernières servent surtout de points de départ à des créations personnalisées. Dans ses quatre sites de production disséminés autour de son quartier général belge de Mouscron, qui borde la frontière française, Limited Edition file, teinte, tisse, coud… des tapis de tous les styles et de tous les formats. « Quand des architectes nous rendent visite, beaucoup imaginent qu’il nous suffit d’appuyer sur un bouton en début de chaîne pour qu’un tapis en sorte à l’autre bout quelques minutes plus tard, commente James De Witte. Au final, ils sont toujours émerveillés de voir le nombre d’étapes, de personnes, de machines et de savoir-faire nécessaires à la confection de nos modèles. »
Virage contractuel
Si l’aventure démarre dès 1993, Limited Edition se contente au départ d’éditer des tapis qu’elle customise à partir de rouleaux déjà confectionnés. Puis, au début des années 2000, l’entreprise investit dans des métiers à tisser et devient fabricante. Elle commence alors à se faire un nom pour la qualité de son savoir-faire, mais son activité se concentre d’abord essentiellement sur le secteur du résidentiel. « Un peu plus tard, en 2005, nous avons lancé 2tec2, notre seconde marque, qui conçoit des sols hybrides en vinyle et en fibre de verre, poursuit James De Witte. À destination exclusive du marché contractuel (bureaux, hôtellerie), c’est un produit qui ne s’use pas, aussi esthétique que fonctionnel. »
Avec une croissance à deux chiffres portée par des projets réalisés dans 80 pays à travers le monde, le succès de 2tec2 est tel qu’il va inspirer un changement de stratégie à sa grande sœur. « Depuis quelque temps, nous développons l’activité contractuelle de Limited Edition. Nous venons de lancer LE Projects, un département spécialement destiné à ce marché, pour accompagner les “agenceurs” de A à Z, de la conception jusqu’à la mise en place en gants blancs. »
Audace et savoir-faire
Multipliant désormais les collaborations avec les hôtels (le Brach de Philippe Starck, à Paris, ou le Black Bass, à Annecy, qu’elle vient de livrer…), les boutiques de luxe (comme celles de Dior, à New York et à Madrid, ou celle des Champs-Élysées, qui ouvrira à l’été 2019), les sièges d’entreprises, les fabricants de yachts… Limited Edition s’émancipe du secteur résidentiel. Un défi réjouissant pour son directeur commercial, qui estime que « les projets privés sont souvent très sages, ce qui n’est pas toujours le cas des programmes publics. Pour nous, plus le projet est fou, plus on est heureux ! »
Imaginer un tapis inspiré d’un jardin anglais pour le musée de la Mode d’Anvers et le créateur Dirk Van Saene, un autre surdimensionné (4,15 x 10,20 mètres) à installer sur les murs des bureaux de Dior, à Vancouver, au Canada, ou encore un modèle en forme de yak (l’animal), rien n’est impossible ! « On peut faire des choses complètement folles, loin des standards traditionnels du tapis, mais toujours avec le plus haut niveau d’exigence, conclut James De Witte. L’important, c’est d’assister les décorateurs et les architectes dans leur cheminement esthétique et technique. » De quoi donner sérieusement envie à ces derniers de mettre les pieds dans le tapis.
> Showroom Limited Edition, 2, Rue du Mail 75002 Paris.