Depuis 2015, le créateur allemand Guido Zimmerman ravale les traditionnelles pendules à coucou et leur adjoint des façades de bâtiments emblématiques du brutalisme, ce courant architectural qui voulait laisser le béton brut de tout ornement ou embellissement. Construits dans la seconde moitié du XXe siècle, les bâtiments qu’il sélectionne en Allemagne, en France ou en Angleterre, transposent les kitchissimes horloges allemandes à mille lieues de leur Forêt noire natale, sans entamer leur charme désuet.
Apparues au XVIIe siècle, les pendules à coucou ont longtemps été un « symbole de prospérité » selon l’artiste allemand qui s’est pris de passion pour cette typologie surannée. Autrefois très répandues dans les foyers de la classe moyenne, comme pour illustrer l’accession à un certain niveau de vie bourgeois, elles rendent aujourd’hui hommage à une architecture pensée pour loger le plus grand nombre, et pourtant tombée en disgrâce avant de connaître un regain d’intérêt.
Incarnations de la modernité avant d’être décriés pour l’austérité de leurs façades grisâtres et répétitives, les immeubles brutalistes dégageraient presque aujourd’hui une impression de fragilité une fois réduits en maquette. Sculptés à partir de panneaux de construction préfabriqués, les micro-architectures de Guido Zimmerman affichent un réalisme prononcé. Sur certaines, leur créateur a même prévu un ingénieux système de rétro-éclairage.
Peinte à la main, chaque horloge représente un bâtiment existant. Des constructions célèbres, signées Marcel Breuer ou Ernö Goldfinger, mais aussi des immeubles anonymes de Berlin ou Francfort, la ville natale de Guido Zimmerman, où il réside et travaille toujours dans un des 130 studios de l’AtelierFrankfurt, le plus grand centre d’art de la région Hesse.
Depuis l’année dernière, certaines répliques délaissent néanmoins leurs mécanismes et leurs aiguilles pour servir uniquement de nichoir à un oiseau cette fois bien réel. Une radicalité digne des plus belles heures du brutalisme…
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