« Je croyais quasiment tout savoir des lampes » explique Carlo Urbinati, président et fondateur de l’entreprise italienne Foscarini. Tout change lorsqu’il se penche sur le dossier du rachat de la marque laissée derrière lui par Ingo Maurer (1932-2019). Il aura fallu plus d’un an aux Italiens pour séduire la famille du designer, très protectrice de son héritage et pourtant à la recherche d’un repreneur.
Foscarini : le futur d’Ingo Maurer
« Liberté, passion, charisme et poésie : les valeurs de la marque Foscarini ne pouvaient pas mieux correspondre à Ingo Maurer. Nous sommes convaincus que Foscarini est la bonne entreprise pour donner un nouvel élan et un nouveau développement au monde artistique d’Ingo, a déclaré Sarah Utermöhlen. Grâce à Carlo Urbinati et à son équipe, cette opération s’illustrera par sa fusion d’idées artistiques, tandis que le design unique d’Ingo Maurer trouvera une nouvelle dynamique et pourra s’exprimer auprès d’un nombre croissant de marchés. »
Deux légendes du monde du luminaire se sont donc serrés la main au nom du futur. Foscarini a acquis 90 % des parts de la société Ingo Maurer GmbH, fondé en 1966 par le designer allemand. Sa fille, Sarah Utermöhlen, conserve les 10 % restant de cette société familiale qui produit des pièces à la main et n’emploie pas plus de 40 salariés à Munich.
« Rien ne changera » assure le nouveau boss, « la chaîne de production et les services annexes resteront domiciliés en Allemagne. Le savoir-faire des personnes qui travaillent pour Ingo Maurer à Munich est unique. Beaucoup d’entres elles sont âgées : il nous revient alors de perpétuer leurs gestes et leurs savoirs. »
Vers de nouvelles collections ?
Dans un premier temps, Foscarini s’appliquera à remettre en production des modèles signés du designer allemand. Ainsi, il deviendra plus aisé de se procurer une Bulb (1966) ou une Ressort (1969), deux modèles courus sur les sites de revente.
En revanche, on ne sait pas quand de nouvelles pièces entreront dans le répertoire de la société. Le projet est en cours, c’est une certitude, mais les contours doivent être dessinés. Quel designer prendra la suite d’Ingo Maurer ? « Le design n’a pas de frontière » rappelle Carlo Urbinati.