L’éditeur de tissus Dedar traverse le temps et les continents

C’est à la réinterprétation de grandes factures textiles que s’est livré l’éditeur de tissus italien pour donner le ton de sa dernière collection. Et cela à travers deux grandes thématiques : « Contemporary Archives » et « Archives Prints ».

La marque milanaise Dedar s’est plongée dans ses archives et dans l’histoire des techniques de tissage pour dessiner la collection de cette année. Et cela en veillant à ne jamais perdre le fil de sa philosophie – la modernité – et, peut-être aussi, à jouer la carte d’une certaine sobriété, signe des temps.

Cela se voit dans des impressions parfois très fondues, comme des décors qui s’estompent, et surtout dans des unis subtils, presque neutres.

Un voyage dans la lumière

À gauche, le jacquard Volver s’inspire de la tradition japonaise et associe la modernité des couleurs, de la matière et du motif à la technique traditionnelle de la brocatelle. À droite, le jacquard Nenufar à la surface ondulée suggère un jardin impressionniste.
À gauche, le jacquard Volver s’inspire de la tradition japonaise et associe la modernité des couleurs, de la matière et du motif à la technique traditionnelle de la brocatelle. À droite, le jacquard Nenufar à la surface ondulée suggère un jardin impressionniste. Andrea Ferrari

Pour la ligne « Contemporary Archives » de Dedar, les jacquards s’inspirent aussi bien de la mode que de l’art et du voyage. On y voit des rayures, des motifs de cravates anglaises (modèle Reginaldo, traité en plaid), côtoyer des dessins très abstraits (jacquard Andirivieni). Inspiré de la tapisserie ancienne, le jacquard Erbaluce, évoquant un paysage entre ombre et lumière, fait écho à la peinture impressionniste que l’on retrouve dans le magnifique dégradé Nenufar. Traités de manière stylisée, les thèmes floraux (satin de coton Kyllikki) se coordonnent aux dessins les plus graphiques (jacquard Free Jazz).

Pour la seconde thématique, « Archives Prints », c’est surtout l’art du tissage et de l’impression qui a été réinterprété, à partir d’archives des XVIIe et XVIIIe siècles recourant à des techniques artisanales utilisées au Proche-Orient et en Occident. De quoi donner un air de jouvence aux imprimés inspirés du motif iranien paisley ou « cachemire » (satin de laine Paradiso Paisley), aux dessins reproduisant les arabesques végétales des jardins perses (voile de laine Lettere Persiane) ou encore aux rayures inspirées des tissus américains en laine appelés calamanco. 

Le tissu double face en coton Andirivieni trace une cartographie abstraite pour des voyages imaginaires.
Le tissu double face en coton Andirivieni trace une cartographie abstraite pour des voyages imaginaires. Andrea Ferrari

De son côté, la gamme des unis a été tissée dans des laines et des lins naturels, dans des panamas (fibre nattée) teintés de manière artisanale ou encore dans des cotons recyclés inspirés de la matière des dhurries (tapis indiens ou pakistanais).

Confectionnée depuis le XVIIIsiècle par les meilleurs ateliers de Côme, à la notoriété internationale, la gamme des soies comprend désormais des gros-grains (modèle Rapunzel) et des organdis mélangés avec de la laine mérinos (modèle Razmir), réinterprétant ici les vibrations des soies radzimir. Un voyage dans la lumière signé Dedar.