Attention, Robin et Stephen ne militent pas pour le cosy ou le shabby chic à tout prix. Robin est très claire : « Le confort physique dont nous parlons, c’est la façon dont les gens vivent dans un espace. C’est d’une rigueur quasi scientifique. Il faut vraiment tenir compte de l’échelle d’une pièce ou de la hauteur d’un plafond. Emprunter à la sociologie, voire à l’anthropologie. Nous n’avons jamais été favorables au design pour le design. Venant du monde du décor de cinéma, c’est l’histoire des lieux et des gens qui nous intéresse. » Le duo travaille en narrateur de brasseries, d’hôtels ou d’appartements écrins tel celui de l’actrice Gwyneth Paltrow.
Les merveilleux dessins de Stephen font penser à ceux des archives de décors de scène. Ils matérialisent l’espace mais en veillant à faire ressentir une émotion. C’est en dessinant et en discutant les désirs de leurs clients que les idées viennent aux architectes. Leurs croquis inspirent leur équipe dans le but de raconter une histoire autour de personnes. « Parce que le plus beau des lieux, s’il est trop présent, finit par ennuyer », tacle Stephen.
Au Metropolitan Museum of Art de New York, le duo insuffle en ce moment ses idées aux galeries des arts décoratifs britanniques. Des contraintes ? « Nous aimons jouer les Houdini, c’est notre spécialité », répond Stephen. L’écrin muséal doit lui aussi apporter de l’émotion. Ils n’en diront pas plus, work in progress oblige. Au fond, le studio Roman & Williams fait mentir Andy Warhol. Dans ses mémoires, c’est aux Italiens qu’il reprochait de toujours « faire en sorte qu’il se passe quelque chose ». Depuis New York, c’est exactement ce qui anime Robin et Stephen : provoquer et promouvoir des expériences. Faire vivre en somme…