Le Perchoir, un jardin d’été suspendu au-dessus de Paris

L’été dernier, porte de Versailles, à Paris, ouvrait le sixième Perchoir, un toit-terrasse parmi les plus chill de la capitale. D’un territoire atypique, mais sans âme, Studio Perrier a fait un refuge où la nature fait merveille. Un tour de force qui nous a bluffés…

Depuis l’entrée et le corridor, la patine cuivrée des murs nous accompagne vers la lumière. Le travail des matières et les feuillages peints par l’artiste Fanny Chaix Bryan dans des tons poudrés offrent une parenthèse douce et intime qui tranche avec les volumes XXL du bar et du restaurant, spectaculaires avec leurs grandes baies sur fond d’oliviers et de larges canapés d’extérieur. On retrouve là l’ADN des Perchoir, des lieux où l’on cultive en rooftop « l’amour de la fête et des rencontres artistiques et culinaires », un moscow mule à la main.

La formule qui cartonne depuis dix ans à Ménilmontant a déjà produit cinq clones à Paris, en attendant de réinventer le Pavillon Puebla aux Buttes-Chaumont l’an prochain dans une version plus bucolique encore qu’à sa création en 2015. Dans l’ouest de la capitale, Fanny Perrier, à qui a été confié l’aménagement de l’adresse qui nous intéresse, conjugue végétal et métiers d’art. D’une part, parce que ce « jardin d’hiver » partage le gigantesque toit du pavillon 6 du parc des expositions avec la plus grande ferme urbaine d’Europe quelque 14 000 m2 y seront exploités à terme pour produire fruits, légumes et aromates à destination des riverains et des cuisines du Perchoir.

Faire du beau et du bon

Locavore et veggie pur jus ! D’autre part, parce que la designer – à l’instar d’un Joseph Dirand ou des Jouin Manku, chez qui elle débuta – aime manier le sur-mesure et les savoir-faire capables d’apporter poésie et personnalité à n’importe quel espace. D’un ballet d’oiseaux dans le vestibule par la céramiste Brigitte de Bazelaire au monumental calepinage de faïence imitant le bambou de la formidable manufacture BottegaNove, des hautes lanternes de la vitrailliste Marie-Pierre Bouaziz aux papillons oniriques de l’artiste Jean-Marie Appriou, toutes ces réalisations montrent que l’on peut être restaurateur, choisir de faire « beau et bon », tout en soutenant la création contemporaine.

> Le Perchoir Porte de Versailles. 2, avenue de la Porte de la Plaine, 75015 Paris.

La terrasse, voulue comme une « parenthèse enchantée », offre un poumon de verdure où les Parisiens peuvent s’évader.
La terrasse, voulue comme une « parenthèse enchantée », offre un poumon de verdure où les Parisiens peuvent s’évader. Jérôme Galland
A gauche : Derrière le restaurant, le bar fait cohabiter cocktails, trattoria et pâtisserie. Il est recouvert de sections de troncs de bambous en céramique vernissée. Une création dessinée par Fanny Perrier et réalisée à Venise par BottegaNove. Le plan de travail est en lave émaillée. A droite : La designer et architecte d’intérieur Fanny Perrier signe au Perchoir, porte de Versailles, un jardin suspendu urbain.
A gauche : Derrière le restaurant, le bar fait cohabiter cocktails, trattoria et pâtisserie. Il est recouvert de sections de troncs de bambous en céramique vernissée. Une création dessinée par Fanny Perrier et réalisée à Venise par BottegaNove. Le plan de travail est en lave émaillée. A droite : La designer et architecte d’intérieur Fanny Perrier signe au Perchoir, porte de Versailles, un jardin suspendu urbain. Jérôme Galland
A gauche : Sur la terrasse, le bar ressemble à un cabanon à bardage d’iroko, comme un souvenir de vacances. A droite : Pour régaler ses clients, le chef Jérémy Claudepierre se sert des produits de la plus grande ferme urbaine d’Europe, installée sur les toits de Paris Expo.
A gauche : Sur la terrasse, le bar ressemble à un cabanon à bardage d’iroko, comme un souvenir de vacances. A droite : Pour régaler ses clients, le chef Jérémy Claudepierre se sert des produits de la plus grande ferme urbaine d’Europe, installée sur les toits de Paris Expo. Jérôme Galland