Ces trois galeries parisiennes sont dirigées par des passionnés, qui présentent des pièces de design contemporain. Des grands noms brésiliens à la jeune garde en passant par des éditions rares du XXe siècle, de quoi aiguiser la curiosité.
Ère brésilienne
Alexandre Frédéric est un fanatique du Brésil. De sa culture en général, mais surtout de son architecture et de son design. Ancien marchand du marché Serpette, aux puces de Saint-Ouen, il vient d’ouvrir un petit espace dans la galerie Véro-Dodat, où il rejoint notamment Éric Philippe et Pierre Gonalons. Il y expose un florilège de l’âge d’or du design brésilien : Lina Bo Bardi, Giancarlo Palanti, Zanine Caldas, Martin Eisler ou Jorge Zalszupin, lequel est présent avec une sculpturale table. En palissandre (un bois local), elle fait onduler le béton comme Oscar Niemeyer ou Roberto Burle Marx. On y repère aussi un cabinet de Joaquim Tenreiro, qui démontre sa maîtrise de la laque. Toutes les pièces sont sourcées et certifiées par Alexandre Frédéric, qui se rend au Brésil régulièrement et qui marie ses trouvailles avec des photos chinées sur place.
> Galerie Alexandre Frédéric. 12, galerie Véro-Dodat, 75001 Paris. Alexandrefrederic.com
Des Belges à Matignon
Entre les ouvertures des galeries Kamel Mennour, Tornabuoni, Emmanuel Perrotin et Almine Rech et l’activité des grandes maisons de vente, l’avenue Matignon est devenue l’un des nouveaux épicentres de l’art contemporain. Une jeune galerie de design a suivi ce mouvement en s’installant dans une rue adjacente. Spécialistes du mobilier du XXe siècle, les Bruxellois de Gokelaere & Robinson y présentent des pièces dont la caractéristique commune est la rareté : des premières éditions jamais reproduites, signées de créateurs brésiliens, italiens et scandinaves- — les Français étant peu représentés. Table en jaspe vert d’Ado Chale (1928-), sofas sortis de l’atelier Fritz Hansen, en 1938, bibliothèque de l’Italien Carlo Hauner (1927-1997) pour l’ambassade du Brésil à Paris. Des pièces qui ont fait l’histoire du design et que Stanislas Gokelaere et Céline Robinson défendent avec passion.
> Gokelaere & Robinson. 34, rue de Penthièvre, 75008 Paris. Gokelaererobinson.com
Dessin privé
Passionné de vintage scandinave, un secteur dans lequel il a fait ses armes, Maxime Bouzidi a voulu se détourner de ces classiques pour promouvoir la création contemporaine. Installé rue Bonaparte, entre antiquaires, galeries parisiennes et éditeurs de mobilier de la rue du Bac, il a choisi un écrin pensé comme un salon parisien. Premier créateur à être édité par Signé, le discret Emmanuel Outy a imaginé un canapé aux formes arrondies. Si le lieu et la première — et courte — collection sont d’une grande élégance, l’ensemble manque peut-être encore d’audace et on attend la suite de ses propositions pour voir comment cette galerie va étoffer son catalogue. Maxime Bouzidi, qui s’est formé en élaborant des projets de décoration intérieure pour des particuliers, s’intéresse aux nouveaux matériaux et à la jeune garde de la création… et prospecte avec curiosité.
> Signé. 33, rue Bonaparte, 75006 Paris. Galeriesigne.com