Ce ne sont pas seulement la montagne, les bois et la nature sauvage qui mettent en valeur les abords de la maison de Luca Beltrame. Il Pino, chalet unique en son genre, rend hommage aux formes architecturales les plus simples et au plaisir de l’invention.
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Au cœur de la nature
Faut-il préciser que son propriétaire a décroché son diplôme avec mention à l’université d’Arts appliqués de Vienne, sous la direction des célèbres architectes Zaha Hadid et Kazuyo Sejima ? Cette retraite rêvée a été conçue comme une escalade d’émotions en symbiose avec la forêt millénaire.

Chacun de ses trois niveaux, dont la géométrie triangulaire rappelle la silhouette des pins, propose une vue étonnante : intime et protégée par les branches au rez-de-chaussée, relaxante et méditative à travers le feuillage au premier étage et à couper le souffle au-dessus du faîte des arbres au dernier palier.
« Nous voulions créer une cabane qui puisse se fondre dans la nature. Pour ce faire, nous devions réduire l’impact humain et optimiser l’utilisation des matériaux et le facteur temps », explique Luca Beltrame.

À dessein, le choix s’est porté sur une surface de seulement 45 m2 par étage. « Le concept de départ repose sur une structure en bois, à la fois pour le design et pour la légèreté de ses éléments. Pendant la construction, qui a duré environ huit semaines, toutes les unités ont été transportées à la main et montées sur les trois étages à l’aide de cordes. Une performance qui en valait la peine ! »
En amont, les trois toits à double pente, identiques et superposés, ont été préfabriqués en atelier avant d’être assemblés sur place par quatre personnes. Hormis la façade et les encadrements de fenêtres et de portes en mélèze, tout l’agencement intérieur est en épicéa tandis que l’isolation est en fibre de bois et les tuiles sont en cèdre rouge.

Portée par cette vision, la maison dégage de l’énergie et illustre bien le profond respect de son architecte pour la nature. À l’intérieur, pas l’ombre de lourdes boiseries sculptées ou de têtes de cerf aux murs. Les espaces, aussi chaleureux que minimaux, distillent le charme d’un nid rien que pour soi.
L’escalier qui les dessert tient lieu de colonne vertébrale : au premier étage se trouvent la cuisine, l’espace de vie et la salle de bains; au niveau intermédiaire, la pièce détente, transformable en espace de yoga ou de méditation ; au dernier étage, la chambre à coucher, qui offre un point de vue idéal sur la chaîne de montagnes Mangart.

L’esprit de la forêt
Partout, les fenêtres donnent sur la forêt, comme autant de versions d’un tableau sur le même thème. Réalisé sur mesure en épicéa, le mobilier raffiné n’encombre pas, il a été personnalisé de la cuisine vert mousse à la table de salle à manger. Cette dernière a été fabriquée par Beltrame Studio, qui lui a donné la forme du lac de Predil, tout proche.

Dans la petite salle de bains, la couleur verte domine pour inviter l’esprit de la forêt. À l’étage intermédiaire, l’espace de repos se distingue grâce au mobilier textile de la designeuse Patricia Urquiola. Coussins et tapis offrent différentes possibilités: repos, yoga ou lecture.
Tout là-haut, dans la chambre habitée de matières naturelles, l’envie de se perdre dans la fascinante ligne d’horizon des cimes est plus forte que de sortir se lancer dans une bataille de boules de neige. « Ces montagnes sont un véritable style de vie et un pur bien-être. Ici, la vie coule doucement. Je me sens partie prenante de cet écosystème » conclut Luca Beltrame.
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