«Ma passion, c’est l’architecture. Le design, c’est quelque chose que je fais de la main gauche », disait Vico Magistretti. Ironie du sort, son canapé Maralunga est l’une des pièces les plus vendues chez Cassina.
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Six ans après son lancement en 1973, ce canapé vaut à son auteur un Compasso d’Oro, le plus prestigieux des prix italiens du design. Par ses matériaux, il reflète son époque, celle d’un bloc occidental dont la consommation bute sur le premier choc pétrolier.
Au MoMA de New York, dès 1972, l’exposition « Italy: The New Domestic Landscape » (« Italie : le nouveau paysage domestique ») mettait le design italien en lumière et au niveau international.
Le canapé iconique de Vico Magistretti
Maralunga, c’est alors de l’acier, du plastique, de la mousse de polyuréthane, de la ouate de polyester et de la fibre de Dacron, le tout recouvert de tissu ou de cuir. « J’ai conçu quelque chose pour Cesare Cassina. Il s’agissait d’abord d’un appui-tête. En le balançant, j’ai eu l’idée de faire un appui-tête mobile pour le canapé. Lui et moi nous sommes regardés… C’est ainsi qu’est né Maralunga », se souvenait Vico Magistretti.
Ce fauteuil au dossier mobile conditionne, à ses débuts, dans les intérieurs italiens, une nouvelle façon d’être. Chacun y lit ou y partage ses repas, mais aussi y regarde de plus en plus la télévision. D’où l’intérêt d’un siège confortable, flexible et agréable à la vue.
Magistretti ne jure que par la simplicité qui, dans son esprit, ne se traduit pas par une absence d’ornement, mais par un rejet volontaire des décorations redondantes. Pour lui, les intérieurs doivent ressembler à leurs habitants.
« Je ne supporte pas non plus les maisons trop soignées, parfaites. L’endroit où l’on vit doit être vivant, plein de témoignages du présent et du passé des gens. Les lieux doivent raconter une histoire », comme le sofa Maralunga raconte celle du design italien.
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