C’est une sorte d’ovni muséal et artistique, un objet architectural non identifié qui s’est posé en plein cœur du Marais. Nom de code ? Lafayette Anticipations, au pluriel pour signifier l’étendue des possibilités que la Fondation d’entreprise des Galeries Lafayette souhaite partager avec le public. Objectif ? Échapper aux carcans qui corsètent l’art contemporain par un dispositif inédit où architecture performative et approche curatoriale entrent en parfaite résonance.
Au centre de cet édifice industriel du XIXe siècle entièrement rénové par Rem Koolhaas (OMA), une tour d’acier et de verre de 19 mètres de hauteur. Structurée autour de quatre planchers mobiles, elle est livrée à l’imagination des artistes. Envisagé comme une machine curatoriale plutôt qu’un simple lieu d’exposition, le bâtiment de 2 200 m2 est avant tout dévolu à la production et à la création.
Aux manettes de la programmation, un collectif réunissant le directeur délégué de la fondation, François Quintin, et les curateurs Charles Aubin, Anna Colin et Hicham Khalidi fait le pari d’une approche collégiale pour échapper au sacro-saint commissariat et confronter visions et horizons divers.
Après une première exposition consacrée à l’artiste américaine Lutz Bacher, Lafayette Anticipations inaugure ce 20 juin son premier accrochage d’envergure baptisé « Le centre ne peut tenir ». Orchestré par Charles Aubin, Anna Colin et Hicham Khalidi et François Quintin, il montre des films, installations, performances et sculptures qui envisagent de façon différente les catégories culturelles, sociales et politiques à travers les travaux de jeunes artistes français et européens. Tous ont produit une œuvre spécialement pour cette exposition, parfois dans les murs de la Fondation. Une façon d’affirmer la vocation de production d’œuvres de Lafayette Anticipations.
> Lafayette Anticipations, 9, rue du Plâtre, 75004 Paris. Lafayetteanticipation.com