A priori, le béton ne brille pas par sa transparence et sa légèreté. Et pourtant, c’est tout le contraire qui se dévoile dans la ligne dessinée par Hubert de Malherbe destinée à devenir une marque grand public. « Le béton est l’arme principale pour faire exister nos créations, mais c’est aussi une matière qui désarme par sa simplicité », confirme le designer, séduit par les belles aspérités de ce matériau caméléon, traité dans son jus ou bullé, fibré ou encore associé à l’acier ou à des pierres fines, pour devenir matière de meubles du plus bel effet.
Moulée dans un béton élagué de toute sa rudesse, la douzaine de pièces teintées dans la masse se décline en consoles, étagères, tables basses et tables de salle à manger… « J’avais déjà réalisé des pièces similaires pour les boutiques Christian Dior Couture, poursuit-il, et cette nouvelle production a fait ressurgir des souvenirs de mon enfance. J’ai grandi à Versailles, dans des appartements où il n’y avait nulle trace de béton. C’est lors de mes vacances sur les plages de Normandie que j’ai découvert le matériau, alors que nous jouions dans les bunkers, dont le côté hostile m’avait toujours largement intrigué. »
Si une certaine austérité reste la ligne directrice de cette gamme créée avec Antoine Courtiol, les designers lui ont apporté de la douceur, de la rondeur, et en ont fait des meubles légers, lisses et féminins, incrustés parfois de citrine et de rubis… « Tout est réalisé de manière artisanale, précise Hubert de Malherbe ; le béton a la viscosité du miel et son dosage est fait au gramme près, avec un sable hydrophobe de très grande qualité et un gravier spécifique. »
Parallèlement à Malherbe Édition, qui a été créée en 2015 avec l’un des fondateurs du magazine culturel Les Inrockuptibles, Arnaud Deverre, également passionné de design et de créations à forte charge émotionnelle, Malherbe Design essaime depuis vingt-cinq ans des œuvres fortes et originales dans le monde entier et est devenue leader en termes de retail.