Quels éléments de la décoration avez-vous choisis ?
B.M. : Les principaux matériaux, du béton et du chêne, qui confèrent au lieu une certaine simplicité, voire une humilité. Le mobilier, en revanche, a été sélectionné par les clients.
Ce projet, comme beaucoup d’autres, montre que vous affectionnez particulièrement les lignes organiques…
D.J. : Oui, car on essaie de créer des architectures en lien avec leur environnement. Et cela implique non seulement le contexte urbain mais aussi l’air, les paysages, le soleil… La nature est forcément pour nous une source d’inspiration. Ce qui ne veut pas dire que l’on se répète d’un projet à l’autre.
En parlant de nature, cette maison est-elle écoconçue ?
D.J. : Sa structure est légère, en acier recyclable. Elle a été générée en 3D dans notre agence, puis préfabriquée dans un atelier grâce à des outils numériques et enfin livrée préassemblée sur le site. Concernant l’énergie, le chaud et le froid sont amenés par une pompe à chaleur à travers les planchers. Celle-ci fonctionne grâce à un procédé d’échange thermique entre la terre et la maison. C’est un investissement car les puits que l’on doit construire sont très profonds, mais, à terme, cela permet de faire des économies.
B.M. : Ce système de chauffage est d’ailleurs régulé en fonction du temps qu’il fait dehors. Et une borne de recharge a été installée dans le jardin car tous les véhicules du foyer possèdent des moteurs électriques.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur son environnement ?
B.M. : Elle se trouve à Boulogne, à proximité de célèbres maisons créées par Robert Mallet-Stevens et Le Corbusier. Ce dernier a vécu non loin de là, dans un immeuble qu’il a dessiné. Il avait installé son logement et son atelier au dernier étage.
D.J. : Quand on se promène dans la rue, on voit de jolies grilles noires napoléoniennes et, derrière, toutes ces maisons blanches qui émergent. C’est un contexte architectural riche et intéressant. Notre projet, avec ses grands volumes et son toit habité, s’inscrit en partie dans cette tradition moderniste.
Est-ce que cette maison représente à vos yeux l’habitat de demain ?
B.M. : Elle est une étape. On peut imaginer que, dans le futur, une réalité augmentée, sorte de seconde maison virtuelle, viendra se greffer sur l’architecture. La domotique n’est plus une machine à gaz. Ce serait absurde d’ignorer une telle avancée technologique.
En tant qu’architectes, pourriez-vous vous passer des nouvelles technologies ?
D.J. : L’architecture n’est plus déconnectée des comportements quotidiens qui ont émergé avec l’arrivée des nouvelles technologies. On est à un moment charnière. Les choses vont beaucoup plus vite qu’on ne le croit. Grâce aux logiciels, on se déplace déjà virtuellement dans les espaces avant même le début du chantier. Bientôt, on pourra imprimer des maisons en 3D, et peut-être que cette maison-là en fera partie.