Bien qu’appartenant à un immeuble anversois, l’intérieur n’a pas grand-chose à voir avec la célèbre rigueur belge. Le couple de créatifs qui habite là anime les deux labels de prêt-à-porter Eat Dust et Girls of Dust. S’il a pris racine dans Anvers il y a plus de vingt ans, leur esprit de globe-trotteurs se manifeste dans chaque détail.
Une maison située à la périphérie d’Anvers, nichée dans un quartier résidentiel parsemé de petits jardins, d’épiceries, de boulangeries et verdi d’un grand parc à quelques pas, voici un « emplacement parfait pour notre style de vie », résume Aline Walther.
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La jeune styliste poursuit et précise sa description : « Le bâtiment avait été construit dans les années 60 ; il se composait d’un magasin au rez-de-chaussée et d’un appartement à l’étage. Mal rénové, il nous a paru nécessiter un grand nombre d’améliorations. Toutefois la lumière naturelle et l’agencement étaient si fabuleux que nous avons immédiatement vu son potentiel. » L’approche de la rénovation de cette maison à Anvers s’est révélée rationnelle et progressive.
« Nous avons commencé par louer et habiter l’appartement pendant quelques années. Nous l’avons donc nettoyé et avons passé une belle couche de peinture blanche. Puis, une fois la bâtisse acquise, nous avons pu supprimer tous les éléments disgracieux et anachroniques qui avaient été ajoutés au fil des ans, afin de lui donner une touche moderniste. »
Résultat : un intérieur singulier, révélant des choix décoratifs, de couleurs et de matériaux, qui correspondent de manière évidente à la personnalité des deux propriétaires, qui évitent soigneusement de se conformer aux tendances. L’ADN belge se traduit par une vision personnelle et pragmatique des espaces, qui sont bien conçus et aérés, et qui se répartissent entre le studio au rez-de-chaussée et le logement à l’étage.
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Parcourir les différentes pièces, c’est comme traverser des micro-mondes géographiquement éloignés, entre Japon et Scandinavie entre autres, fascinants. « Le bâtiment ressemblant à un cube de béton percé d’immenses fenêtres, nous avons décidé d’y cultiver un style assez minimal, meublé de pièces du milieu du XXe siècle, d’œuvres d’art, de tissus ethniques, de céramiques vintage, de souvenirs de voyage et de beaucoup de plantes. »
Les objets et le mobilier ne sont pas les seuls éléments qui contribuent à créer l’atmosphère de cabinet de curiosités que l’on retrouve dans cette maison-atelier à Anvers. Ce sont avant tout les interventions spatiales voulues par les propriétaires, inspirées par deux ambiances très éloignées, qui construisent l’originalité de l’endroit : « Nous avons transformé la cuisine en une sorte de vaisseau spatial blanc, minimal et japonisant. Pour la chambre pourvue d’une baignoire, nous avons voulu quelque chose de chaleureux en bois d’influence scandinave. »
Le bois est omniprésent, provoquant un agréable sentiment d’intimité et de bien-être. « Dans le salon, nous avons construit des bancs sur mesure le long des fenêtres, pour cacher les radiateurs, ajouté des stores et révélé les sols en béton, apportant une touche urbaine contemporaine à l’espace. Nous avons ensuite créé un immense meuble pour stocker tous nos vinyles et cacher la télévision derrière une porte coulissante », complète la jeune femme.
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Une spontanéité qui s’exprime à travers l’ensemble du projet et qui a porté ses fruits. Elle a donné naissance à un environnement domestique capable d’inspirer les deux professionnels qui partagent une curiosité et une ouverture sur le monde illimitées.
« Comme nous sommes tous deux designers, nous aimons mélanger nos influences et nos sources d’inspiration dans notre maison à Anvers. Nous suivons exactement le même processus pour les collections de nos marques : en gardant un œil attentif aux détails, en valorisant les matériaux et en rendant hommage à l’héritage culturel européen que nous apprécions. »
Que font Aline et Keith le week-end ? « Nous pouvons nous asseoir dans notre salon pour lire, ou bien Keith passe des disques de sa collection et, moi, je peux m’occuper des heures dans la cuisine. Autre hypothèse : au rez-de-chaussée, Keith peint, et je suis dans mon atelier de céramique ou, dehors, en train de jardiner. Quel confort d’être chez soi ! »
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