Il y a sept ans, au centre de Paris, la tranquille artère du Vertbois, dans le quartier du Temple, devait se transformer en « Jeune Rue » gastronomique et culturelle, avec la participation des plus grands architectes et designers de la planète. Las, l’affaire a tourné court faute de financement et l’homme d’affaires à l’origine du projet est actuellement jugé pour escroquerie… Depuis, la rue du Vertbois vivotait, jusqu’à ce qu’un fonds d’investissement se penche sur cette belle rendormie. Boutiques Kitsuné ou A.P.C., restaurants… Un écosystème commercial est en train de se développer, dans lequel Rupture fait figure de pionnier.
La naissance de Rupture
Ce disquaire d’un nouveau type a en effet été pensé par Pierre Gonalons. « J’ai découvert Pierre lorsqu’il a dessiné la fontaine à absinthe de Pernod, pour laquelle j’ai eu un coup de cœur. Je l’ai retrouvé chez Kolkhoze avec son fauteuil en marbre Grand Antique… J’ai donc naturellement pensé à lui quand j’ai eu l’idée d’ouvrir Rupture », raconte Alexandre Sap, entrepreneur et fondateur de ce label de musique et disquaire indépendant.
« Le Drugstore des sixties »
Siège de l’enseigne, espace de coworking pour les artistes et de tournage d’émissions musicales, café, boutique de disques et bientôt bar à vins, le cahier des charges avait de quoi enthousiasmer l’imaginaire du designer. « La musique n’est pas mon milieu, mais j’adore cet univers ; les pochettes, les clips nourrissent mon travail. Ici, c’est plus précisément le Drugstore des sixties qui m’a inspiré », détaille le designer et archi d’intérieur, qui a déniché en Lituanie un stock de verre noir pressé des années 30, qui donne au lieu un esprit speakeasy. « J’ai posé ces carreaux sur les poteaux et sur certains murs. Ils ont été le point de départ de l’espace et l’ont dramatisé », explique-t-il, Miles Davis en fond sonore.
Une esprit pluridisciplinaire
Les autres inspirations ? Les magasins Must de Cartier des années 70 et le Studio 54, discothèque new-yorkaise qui connut son apogée à la veille des années 80. C’est le meilleur du XXe siècle qu’il revisite dans ce petit volume ultra-chaleureux, où NTM voisine avec Kate Tempest et les Black Keys avec Janis Joplin… Mais le lieu préfigure aussi une autre adresse qui ouvrira au bout de la rue : la Boutique Rupture, tout aussi pluridisciplinaire, puisqu’il s’agira d’une librairie-galerie d’art qui proposera aussi showcases et lectures.
> Rupture. 11, rue du Vertbois, 75003 Paris. Tél. : 09 53 39 76 31. Rupture.tv/rupture-store
> Comme tous les disquaires, Rupture est ouvert durant le confinement !
