Dans la salle de squash de la Villa, les commissaires ont souligné le rôle de laboratoire architectural et sociologique de la discothèque. On découvre ainsi le centre commercial psychédélique de François Dallegret, pensé en 1968 comme un lieu hybride, directement inspiré de l’univers des boîtes de nuit. Ou plus récemment de la nouvelle mouture du mythique Ministry of Sound londonien repensé par le starchitecte Rem Koolhaas dans la lignée du « Furk » (le mélange de fun et de work) qui régirait nos vies contemporaines…
La gageure de l’exposition c’est de parler autant aux architectes, venus nombreux à l’inauguration, qu’au grand public. Les commissaires revendiquent de parler de l’architecture de la discothèque comme d’une culture populaire et toucher ainsi le plus grand nombre en décortiquant, livrant les modes d’emploi, l’envers des décors de ces lieux de plaisir destinés aux foules, à l’instar de l’Haçienda de Ben Kelly à Manchester.
Pour retrouver le sel de ces soirées, se reconnecter intimement au sujet, la salle de la piscine – dont les baies sont recouvertes pour l’occasion d’un film dichroïque aux effets psychédéliques – invite à se poser au cœur d’un sound system. La vertigineuse salle obscure peinte en rouge, vert et bleue clôt la boucle de cette exposition qui démarre avec « La batterie », de Pierre Barbe, un dancing né en 1933 et exposé au rez-de-chaussée de la Villa comme un ancêtre bienveillant…
La Boîte de nuit, jusqu’au 19 mars à la Villa Noailles. Montée Noailles, 83400 Hyères. www.villanoailles-hyeres.com