Dans l’histoire des arts décoratifs, le piano a longtemps été considéré comme un meuble à part entière, mais force est de reconnaître que le XXe siècle l’a vu sombrer aux oubliettes. Les modèles contemporains affichent presque tous un look bêtement technologique. Il aura fallu la rencontre de deux entreprises japonaises mythiques pour redonner au piano ses lettres de noblesse contemporaines.
Roland est un fabricant d’instruments de musique majeur, réputé pour ses synthétiseurs et boîtes à rythmes qui ont façonné l’histoire de la musique électronique, mais aussi ses guitares et batteries. Implanté dans la même région depuis 1947, Karimoku est le principal fabricant de mobilier en bois de l’archipel et collabore régulièrement avec de grands designers occidentaux (Scholten & Baijings, Big Game…).
Tous deux implantés dans la préfecture de Nagoya, Roland et Karimoku ont décidé de collaborer pour donner naissance à un piano qui épouserait les codes des intérieurs contemporains. « Le design de cet instrument a suivi un processus singulier car nous n’avons jamais voulu dessiner un piano qui ressemble à un meuble : nous avons conçu un meuble contemporain qui se transforme en piano », proclame le chef du projet Kiyola, terme qui rassemble les notions d’élégance et de beauté.
Il est vrai qu’une fois fermé, le Kiyola ressemble davantage à une console d’esprit scandinave qu’à un instrument de musique. Toutes les parties extérieures sont fabriquées à la main avec du bois massif. Le veinage de chaque modèle est donc unique. Deux essences sont proposées : noisetier (clair) ou chêne pur (foncé) avec différentes teintes.
Avec son piètement fin et ses angles arrondis, sa présence se fait discrète. Les designers des deux fabricants ont visé l’épure et relégué sur le côté les quelques boutons et potentiomètres. Le Kiyola est d’abord fabriqué chez Karimoku puis envoyé chez Roland qui intègre la partie électronique et le clavier.
Du point de vue musical, le Kiyola renferme une technologie optimisée de restitution d’un piano acoustique, grâce à la technologie SuperNATURAL, qui reproduit la complexité physique d’un « vrai » piano et du toucher du pianiste. Son clavier en bois et plastique moulé se rapproche du toucher organique d’un piano acoustique. Quatre haut-parleurs permettent de reproduire le son dans toute sa dynamique, mais aussi de diffuser la musique de son smartphone grâce au Bluetooth.
Ultime raffinement, le Kiyola est livré avec un tabouret au design lui aussi très étudié pour ne pas que les pianistes attrapent mal au dos grâce à son assise large et incurvée à l’arrière, recouverte d’une mousse de haute densité.
Roland Kiyola KF-10, 3 990 €