Ils pourraient bien être les nouveaux talents du design. Dans le décor unique de La Sorbonne, huit étudiants de l’Ecole Bleue en dernière année de design global ont eu le privilège d’être sélectionnés afin de présenter au public leurs travaux de diplôme dans l’exposition «Vivement Demain». Des projets de diplôme minutieusement réfléchis dans lesquels ces jeunes talents ont présenté un projet global en deux temps : l’aménagement d’une architecture d’intérieur d’abord, puis le projet d’un objet de design abouti.
Trois jeunes designers ont retenu notre attention, de par leur professionnalisme et leurs démarches créatives. Matériaux naturels, recyclés ou ergonomiques, les projets que nous vous présentons sont loin d’être de simples prototypes et témoignent, au contraire, d’une réelle maturité.
Joséphine Balayn, à la recherche de l’équilibre
Tiré de la joaillerie, le terme « cabochon » fait référence au travail de polissage des pierres précieuses destinées à la fabrication d’un bijou. Nouveau talent de l’École Bleue, Joséphine Balayn a imaginé 3 tables d’appoint « Cabochon » déclinées en une table basse, une table de chevet et un bout de canapé. Des guéridons ultra décoratifs et dans l’air du temps qui subliment les intérieurs contemporains.
Afin de souligner l’équilibre des formes et de mettre en avant un travail artisanal, les pièces sont composées de « perles », tantôt rugueuses, tantôt lisses, réalisées en bois tourné et en terre, mêlée à de la céramique chamottée. Assemblées telles un jeu de construction, la table de chevet et la table basse sont accommodées d’une boîte de rangement dissimulée sous un plateau en laiton pivotant.
Pour sa fonction de chevet, Joséphine intègre à la table une veilleuse en porcelaine faite à la main et dissimule le fil dans l’axe central. Suivant le même principe, l’étudiante ajoute un vase ajusté à la table basse afin d’en créer un ensemble singulier. L’exemple parfait d’une création à la fois utilitaire et décorative.
Éloïse Richard Marschal, au nom du design responsable
Inspirée par un héritage familial fort, Eloïse Richard Marschal a choisi comme matière première le papier. Lorsqu’elle observe le travail de son père, artisan d’art spécialisé dans le papier peint à la planche, Eloïse constate un gaspillage important lors de la fabrication. Ensemble, ils se lancent dans la recherche d’un moyen de limiter la casse et mettent la main sur le carton-pierre, ancêtre du staff permettant la réalisation de décor.
A partir de là, la jeune femme définira la forme, façonnera des moules et donnera la fonction de lampe à ce projet jusqu’à son aboutissement. Dure comme pierre, la « Lampe Chifoumi » ne laisse pas présager qu’elle est faite de papier ! Après le façonnage de la pâte à papier composée de fibre de papier, d’huile de lin, de colle naturelle et de pigments, Eloïse réalise un moule à l’imprimante 3D, imitant une forme à mi-chemin entre une colonne et une arche inspirée des décors antiques.
Elle imagine alors une lampe en deux blocs s’imbriquant l’un à l’autre de façon à être modulables et orientables selon le besoin. Dans ce projet de diplôme, Eloïse imagine une série d’objets à partir d’une matière oubliée, dans le but de faire revivre cette technique ancestrale et favoriser le recyclage de papier en design.
Nathan Laroche, en quête de l’assise parfaite
Nathan Laroche présente son projet : « Candide », un fauteuil qui incite l’utilisateur à se replier sur lui-même. D’abord réfléchis comme un bloc monolithique, l’étudiant pousse ses recherches jusqu’à concevoir un fauteuil confortable répondant à la thématique de l’enveloppe. Pour réaliser la structure, le jeune designer fait appel à un menuisier et un tapissier avec lequel il travaille durant plusieurs mois afin d’élaborer la forme d’assise parfaite.
L’assise centrale est entourée d’un dossier enveloppant et se referme sur l’avant, mimant ainsi des bras qui s’enlacent. Le dossier regroupe intimité et ergonomie grâce l’armature phonique qui réduit le bruit environnant. Un coussin dorsal a été ajouté après plusieurs essais afin d’épouser la forme du dos pour un confort optimal.
Enfin, le projet répond à une volonté esthétique par sa forme et sa teinte monochrome de vert profond, une couleur en vogue en ce moment. Côté tissu, Nathan Laroche s’associe à la célèbre Maison Gabriel. Quant au choix d’une couleur unie, il vise à mettre en valeur les formes arrondies et généreuses du fauteuil « Candide ». Assurément l’un des nouveaux talents du design à suivre de près.
