5 questions à Jacques Garcia, architecte du nouveau restaurant de Cyril Lignac

Fidèle à son goût de l’exotisme, le Chef Cyril Lignac a imaginé Dragon, un établissement au cœur de la rue éponyme où Jacques Garcia magnifie chinoiseries en tous genres.

Attenant à deux autres adresses menées par Cyril Lignac, Dragon révèle derrière son élégante façade un espace intimiste et chaleureux, une mise en scène signée Jacques Garcia avec lequel le chef rêvait d’imaginer un restaurant. Un petit salon dans une rue mythique et symbolique, il n’en fallait pas plus pour séduire le grand architecte…


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Dragon selon Jacques Garcia

Cette rue mythique de Saint-Germain-des-Prés tire son nom d’un dragon sculpté dans la pierre qui ornait l’entrée d’une cour voisine. Pour Jacques Garcia, l’Asie est évocatrice de rêve, de cité interdite. C’est ce qu’on ne peut pas voir, ce qu’on ne se permet pas… Il ne s’agissait pas de « copier un décor asiatique » mais de « réinventer une Chine comme nous, européens, nous l’idéalisons ».

Dragon, dernier opus de l’hyperactif Cyril Lignac, est ainsi né et invite à l’évasion. Plafond laqué rouge, tissu mural luxuriant, moquette imprimée, bar en hêtre peint à la main, appliques Feng Shui… C’est beau, fantasmatique, presque clinquant, à l’image de cette créature qui serpente jusque sur les murs avec ces peintures sur verre réalisées à la main par l’artiste MOF Delphine Neny.

L’identité graphique, réalisée par le Studio Saint-Lazare, s’inscrit avec sobriété et discrétion dans l’univers baroque et opulent imaginé par Jacques Garcia pour Dragon. Chaque élément a été pensé pour faire écho à la culture asiatique et à ses symboles, avec chic et subtilité pour laisser la part belle à l’architecture.

La carte fait bien sûr écho aux saveurs de la Chine.
La carte fait bien sûr écho aux saveurs de la Chine. Yann Deret

5 questions à Jacques Garcia, architecte d’intérieur du nouveau restaurant de Cyril Lignac

IDEAT : Que vous inspire la cuisine de Cyril Lignac, a fortiori chez Dragon?

Jacques Garcia : La cuisine de Cyril Lignac m’inspire, ce que m’inspire tous les grands créateurs. L’idée de la tradition dans la nouveauté. Et Cyril, s’inscrit totalement dans cette recherche d’être différent sans perdre le fondamental.

Le menu a-t-il guidé votre réalisation architecturale ?

J. G. : Tout mégalo vous dirait « c’est l’architecture qui a donné le menu ». Malheureusement, je ne le suis pas. Je me suis donc fatalement inspiré de l’artiste qui était devant moi et de ses créations, pour mettre en scène quelque chose qui lui ressemble.

Avez-vous remodelé les lieux entièrement ?

J. G. : Par principe, je suis plutôt un créateur d’espace qu’un accrocheur de rideau et toute ma carrière s’est construite dans ce sens. Les espaces, je les ai créés, je les ai pris souvent dans des conditions différentes. Je prendrais comme meilleur exemple le magasin La Durée sur les Champs-Elysées dans lequel se tenait autrefois la compagnie aérienne Japan Airlines : il est devenu le salon de thé fétiche du XIXe siècle.

Le chic.
Le chic. Yann Deret

Pourquoi avoir choisi de faire du bar l’élément central du restaurant ?

J. G. : Les trois restaurants de Cyril rue du Dragon partent de cette inspiration, l’un pour la viande, l’autre pour le Japon et le troisième était pour la Chine, pourquoi la Chine n’aurait-elle pas droit à son bar ?

D’où viennent les belles matières que vous avez utilisées au mur, au plafond ?

J. G. : Pour ce qui est des verres peints, ils sont l’œuvre de peintres décorateurs. J’y tenais particulièrement parce que cette transparence en dessin a une profondeur dans un espace qui, comme vous avez pu le juger, est extrêmement étroit. Pour le reste, la source d’inspiration c’était ce tissu, tout à fait extravagant, à fond de branchages d’or qui, tout en étant entièrement doré, a énormément d’élégance.

Le Dragon.
Le Dragon. Yann Deret

> Dragon, 29 Rue du Dragon, 75006 Paris. Réservations.


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