Propulsée par Instagram, Inès Longevial présente désormais ses œuvres dans des galeries d’art contemporain. Ses autoportraits sur papier font l’objet d’une exposition baptisée World on paper, à voir dans la galerie Ketabi Projects jusqu’au 30 avril. Rencontre.
Des œuvres fauves
Lauréate d’un DSAA – Diplôme supérieur en Arts Appliqués – Inès Longevial savait dès l’enfance qu’elle voulait devenir artiste. C’est lors de son exposition «Sous le soleil» au cœur de la HVW8 Gallery, à Los Angeles, présentant son travail lumineux, que sa carrière décolle.
Les autoportraits deviennent vite sa spécialité : «Lorsque je peins quelqu’un d’autre, j’ai l’impression de voler quelque chose. Mon visage est probablement l’unique élément qui n’est qu’à moi.» Outre cette spécialité, l’artiste aime s’exprimer librement en mêlant les couleurs et les matières d’un coup de poignet emprunté au fauvisme — un mouvement artistique datant du début du 20e siècle.
Il se dessine, sur ses créations chromatiques, un corps toujours libre, ne cherchant à répondre à aucun code que lui inflige la société : «Mes papiers sont comme un refuge, une pratique quotidienne très libre et affranchie de tout compromis de couleurs et de formes.»
Les compositions sur papier de l’artiste sont aussi appelé femmes puzzles. «Le support papier est si fin qu’il semble pouvoir se coller contre notre corps et c’est précisément ce dont il est question ici : une chronique des peaux.» explique Inès Longevial.
Métamorphose
Ce sont des dessins intenses qui se forment sous les traits du pastel et du crayon de couleur. Le fondu, tantôt minéral, tantôt perméable, affiche des couleurs vives, propres au style artistique d’Inès. «La couleur est ce qui m’anime. Ce qui me donne envie de commencer un dessin ou une toile. Je suis plus ou moins guidée par une volonté instinctive, mais aussi par des envies soudaines qui se traduisent en couleurs.» ajoute l’artiste.
Les dégradés apposés par couche de ses œuvres évoqueraient presque des sorbets gourmands. Une volonté de la part de la peintre : «Plusieurs de mes titres sont des alliances de fruits, légumes, épices…»
Dans la plupart de ses créations, des papillons se posent sur son corps et son visage : «C’est l’idée d’une future métamorphose qui se préfigure ici : il sort de sa chrysalide. Je travaille également sur le serpent, celui-ci sort de sa mue. Ces totems sont comme chargés d’une pensée magique, ils symbolisent une forme de puissance pour moi.»
A partir du 13 mai, l’artiste dévoilera Oat milk Tears, sa nouvelle exposition à New York au sein de la Journal Gallery puis viendra l’inauguration de sa première exposition au musée des beaux-arts d’Agen, sa ville d’origine, le 25 juin.
> L’exposition World on paper est à découvrir jusqu’au 30 avril à la galerie Ketabi Projets. Ketabiprojects.art