Alors que le chantier de son nouvel hôtel à Paris n’était pas encore terminé, Martin Brudnizki nous a reçu sur le toit-terrasse de La Fantaisie pour discuter de ce projet de village bucolique urbain.
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C’est peut-être l’hôtel que Paris attendait le plus. On ne fait pas plus central… ni plus dépaysant. La Fantaisie prend ses aises dans le IXe arrondissement, coincé entre Pigalle et les Grands Boulevards, une destination prisée des touristes enclins à découvrir le vrai Paris.
Nouvel opus du groupe Leitmotiv (ex-Steller Hotels), propriétaire notamment de l’hôtel alpin Le Cœur de Megève, La Fantaisie est sa première adresse parisienne. Pour célébrer ce coup d’essai dans la capitale, la collection a choisi de confier les rênes de l’architecture d’intérieur au très prolifique Martin Brudnizki.
Martin Brudnizki, architecte d’intérieur de La Fantaisie
Suédois à l’accent british impeccable, Martin Brudnizki est l’un des architectes d’intérieur les plus en vue de sa génération. A travers son studio de design éponyme, il gère plus d’une centaine de projets dans le monde. Particulièrement demandé aux Etats-Unis (hôtel Barrière Le Fouquet’s, The Beekman) et dans son pays d’adoption, l’Angleterre, il a également déjà signé plusieurs restaurants (La Plage Parisienne, les Jardins de Prestbourg, Pink Mamma) à Paris.
A la rentrée, Martin Brudnizki dévoilera la mise en scène d’un deuxième hôtel dans la capitale. Mais avant cela, c’est rue Cadet que vient d’ouvrir la Fantaisie, pile à l’heure pour l’été.
Un tout nouvel hôtel à Paris avec beaucoup d’atouts
Rooftop bucolique, jardin caché et surtout Dominique Crenn en cuisine… La Fantaisie cumule les bons points.
Tourné vers le végétal, ce nouvel hôtel à Paris a pris le parti de le décliner à toutes les sauces. Son toit-terrasse, où se trouve un bar, tout comme les bouchées à partager et la décoration ont la flore comme fil rouge.
Au rez-de-chaussée, la cheffe française Dominique Crenn, unique femme à avoir décroché trois étoiles Michelin aux États-Unis, cheffe de file de la nouvelle cuisine californienne, présente Golden Poppy, son premier restaurant en France depuis… toujours.
Cette adresse excitante met le végétal et les enjeux actuels en matière d’écologie au cœur de sa démarche : le zéro déchet, la culture raisonnée et locale… Le tout est à déguster dans le cadre charmant de son restaurant ou dans le petit jardin luxuriant de La Fantaisie, un trésor rare à Paris.
Un spa Holidermie clôture les réjouissances.
Rencontre avec Martin Brudnizki, architecte d’intérieur de l’hôtel La Fantaisie
IDEAT : Pourquoi avoir choisi le végétal comme thème majeur de ce nouvel hôtel à Paris ?
Martin Brudnizki : Tout a commencé pendant la pandémie. Incapables de venir visiter les lieux, les équipes du Martin Brudnizki Design Studio à Londres ont rassemblé des informations autour du projet à distance. Nos recherches nous ont mené à l’histoire de la rue Cadet qui a été nommée d’après les frères Jacques et Jean Cadet, maîtres jardiniers de Charles IX. Ils étaient aussi les propriétaires du « clos Cadet » qui se trouve peu ou prou là où se tient aujourd’hui l’hôtel.
Le végétal s’est donc rapidement imposé comme notre fil rouge. Concrètement, cette idée s’est traduite par l’utilisation de nombreux matériaux organiques (cannage, bois bien sûr, rotin), de détails déco évocateurs (des papiers peints de chez Cole & Son, des lustres en forme de fleurs) et de l’omniprésence des couleurs organiques — des nuances de vert, du jaune, du terracotta… De nombreux motifs rapportés du jardin qui s’insèrent ça-et-là pour inviter la flore sans étouffer l’atmosphère de l’hôtel.
L’hôtel a la chance incroyable de cumuler un jardin et un rooftop…
M.B. : Le rooftop et le jardin de l’hôtel sont deux parenthèses inédites dans ce quartier. Nous les avons fleuris de la même façon que nos chambres : en mixant les inspirations, les variétés, tout en conservant un sens de légèreté. Pour le restaurant de Dominique Crenn, Golden Poppy, nous avons recréé une orangerie et avons installé un arbre en son centre. Il jouxte l’extérieur, un véritable jardin planté. L’hôtel est l’une des seules adresses parisiennes à pouvoir se vanter d’en avoir un. Pouvez-vous vous imaginer y descendre pour prendre votre petit-déjeuner après une bonne nuit de sommeil ou venir déjeuner en plein été à l’ombre des arbres ? C’est un rêve.
Quant au bar, je dirais qu’il est un peu plus fantaisiste justement, plus foisonnant. Les murs sont recouverts d’un tissu peint à la main avec un motif d’oranger par exemple. Nous y avons laissé peu de blanc et avons mélangé pas mal de coloris. A l’extérieur, en plus des plantes décoratives, les équipes de l’hôtel feront pousser des herbes aromatiques qu’elles utiliseront dans les préparations.
Parlez-nous du mobilier et des pièces d’art.
M.B. : Nous avons avons dessiné l’ensemble du mobilier afin de pouvoir maitriser l’ensemble des flux et rendre l’atmosphère générale cohérente, les lustres en verre y compris, de sublimes pièces en provenance d’Italie. Pour les chambres (63 chambres et 10 suites), nous avons décliné deux codes couleurs, l’un autour du vert, l’autre autour du orange, pour lesquels nous avons choisi des imprimés différents. Les chambres comme les espaces communs de l’hôtel La Fantaisie sont également pourvus de pièces d’art, toutes imaginées spécialement pour l’adresse.
> Hôtel La Fantaisie, 24 rue Cadet, 75009 Paris. Réservations.
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