L’hôtel Amour Nice est une bulle surprenante. De sa devanture acidulée à son lobby intello en passant par ses couloirs flashy, le nouveau hot-spot de la Baie des Anges n’a pas volé sa réputation. Si l’accueil, presque informel, se dresse dans une sorte de living-room bohème jonché de bouquins et de bibelots en tout genre, les étages clament un caractère plus affirmé. A la fois lumineux et intimiste, l’établissement a pour vocation de se visiter tel un lieu de vie, où les voisins sont plus que les bienvenus à venir prendre un café ou à travailler toute une journée à l’ombre du patio. Quant aux guests, ils seront invités à investir leur chambre comme s’ils étaient chez eux, sans téléviseur ni téléphone, et à calmer les coups de chaleur dans la petite piscine du toit-terrasse.
Digne héritier des deux adresses éponymes du trio parisien Delavenne-Saraiva-Costes, le nouvel opus de la saga Amour réveille le parc hôtelier niçois. En place et lieu de l’audacieux Hi Hôtel de matali crasset, dont il reprend également la plage, l’hôtel Amour Nice duplique les codes qui ont fait le succès de la marque… le côté provocateur en moins. Clientèle familiale oblige, l’hôtel table sur une devise revue et corrigée : simplicité, convivialité, sensualité.
Les espaces communs tiennent plus de la rencontre d’une hacienda et d’une maison provençale que d’un vaisseau ultra-contemporain. Sol en carrelage provençal, rampe en fer forgé, objets déco vintage et bariolés, romans prêts à se faire chiper… Un décor de film dans lequel on imaginerait Frida Kahlo et Hemingway s’écharper au comptoir du bar. Celui-ci, grandiose, fait fi de sa situation au sous-sol grâce à une hauteur sous plafond salvatrice. L’architecte des lieux, Mylène Duquenoy, a fait en sorte de maximiser les ouvertures sur l’extérieur afin de favoriser l’arrivée de lumière naturelle, notamment celle venant du patio. Adjacente au bar, cette terrasse végétalisée rappelle d’autant plus sa filiation avec les hôtels Amour et Grand Amour de la capitale.
L’ascenseur nous ouvre les portes d’un tout autre espace-temps. Exit la douceur de vivre provençale ! Dans les étages, place à l’audace. Le couloir du cinquième nous fait glisser sur une mer azur – attention aux yeux – pour nous conduire vers l’une des 38 chambres de l’hôtel. Notre cocon couleur glace à l’Italienne est l’un des coloramas les plus softs des six étages. Dans un écrin épuré, bien que ponctué par quelques photos osées, décoré par Emmanuel Delavenne, l’un des fondateurs, les livres du passé remplacent les bibelots sur les étagères. Sans pouvoir prétendre aux étoiles par manque de téléphone, les chambres, toutes uniques, ne manquent pas de détails brillants, à l’image d’une literie digne des meilleurs hôtels et de salles de bains en marbre rose équipées de robinetterie italienne, dont la plupart font tomber le mur entre espace intime et commun.
Fait rare à moins de dix minutes à pied de la plage, l’hôtel Amour Nice se coiffe d’une piscine en rooftop. Sa vue imprenable sur les toits ocres de la ville offre un panorama à 360°, s’étalant du dôme du Negresco aux montagnes de l’arrière-pays. Le grand bac d’eau chlorée, qui se devait d’afficher la signature d’André – lui aussi l’un des fondateurs du projet Amour – avec son célèbre Monsieur A, est encadré de quelques chaises longues. Le farniente est total pour ceux qui souffrent trop des galets, revêtement officiel et périlleux des plages niçoises…
La plage de l’hôtel, à quelques encablures de là, est un petit paradis. Le restaurant s’y dédouble, planqué derrière un parterre de lauriers rose et de parasols rayés à l’orée des rangées de bronzés. La table propose une carte où l’on retrouve les traditionnels best-sellers estivaux (ceviche, salade niçoise ou encore croque-monsieur) à déguster à table ou sur son transat. Ces fameux bains de soleil, confortables et colorés, dont la location s’accompagne de celle du parasol et de la serviette, feront vite oublier la douleur des galets…
> Hôtel Amour Nice. 3, avenue des fleurs, 06000 Nice. Réservations.