Celui que l’on surnomme « l’œil de Bamako » fait parti des rares artistes capable de laisser une empreinte indélébile dans leur pays. Née modestement à Yanfolila, un petit village de la brousse malienne, Malick Sidibé tombe amoureux de la photographie au milieu des années 50 et s’y consacre tout de suite totalement. Âgé de 22 ans seulement, il ouvre son propre studio en 1958.
Très vite la passion et un brin d’ambition le conduise à la capitale, Bamako. Gagnant sa vie grâce au photojournalisme, Malick Sidibé s’illustre par ses portraits réalisés en studio mettant en scène les fêtards qu’il affectionne tant. Des images en noir et blanc qui livre une image enjouée de son pays. Cette de joie de vivre, cette insouciance, l’artiste va l’exporter à l’international. De la France au Japon en passant par les Etats-Unis, « l’œil de Bamako » s’impose dans les plus grandes galeries d’art. Cet été encore, Les Rencontres d’Arles lui consacrait une exposition baptisée « Swinging Bamako ».
Le cliché « Nuit de Noël », ne montre pas simplement un couple en train de danser, il montre une jeunesse croquant la vie à pleines dents. Une jeunesse malienne indépendante, libérée du joug coloniale de la France (déclaration d’indépendance le 22 septembre 1960). Les clubs et bars dansants fleurissent à Bamako, plongeant la ville dans une période d’insouciance exacerbée où prendre du bon temps devient une priorité pour ses habitants. Malick Sidibé documente ses folles soirées grâce à son appareil photo. Le passionné photographie aussi les mariage de ses amis comme Idrissa Nani Touré grand footballeur Malien, les sorties à la plage, son village et bien sûr sa propre famille composé de ses 3 femmes et ses 15 enfants.
« J’abandonnerai la photo le jour où je serais mort… enfin… peut-être… » Malick Sidibé s’est éteint le 14 avril 2016 et manque à tous. Il n’aura cessé de nous rappeler combien la liberté est importante et surtout, combien il faut la savourer.
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