En 1964, Pierre Paulin a 37 ans, il travaille pour Artifort – qui fait alors autorité – en menant des recherches sur les techniques de fabrication et l’usage contemporain des assises. Et si le designer autofinance certains prototypes, parfois, l’éditeur apporte sa contribution. Aussi, dans les années 1960, le créateur dessine les premiers croquis de ce qui sera édité en 1967 chez Artifort sous le nom de F300.
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Retour d’une icône
Pour lui, l’innovation technique est fondamentale dans l’élaboration de la forme finale : ce fauteuil sera son premier modèle en polyuréthane injecté, ce qui lui permettra de créer une coque d’un seul tenant, à la fois légère et confortable.

« Le F300 a un côté ludique, décrit son fils, Benjamin Paulin. Mais il est bien plus qu’une simple sculpture photogénique. Son design est le fruit de recherches et d’une compréhension pratique de la posture assise. La forme de ce fauteuil est telle qu’il est presque impossible de ne pas se détendre lorsqu’on s’y installe. »
C’est cette vision à la fois audacieuse et moderne qui a convaincu l’éditeur danois Gubi de rééditer cette icône du XXe siècle. « Après le succès du fauteuil Pacha (un autre classique du designer, réédité en 2018, NDLR), le F300 s’est présenté comme la suite logique de notre collaboration avec la famille Paulin, qui partage cette approche centrée sur l’humain », souligne Marie Kristine Schmidt, directrice de Gubi.

Pour l’adapter aux techniques d’aujourd’hui, il a fallu remédier à la documentation manquante en effectuant une rétro-ingénierie : les modèles d’époque ont ainsi été étudiés pour rédiger de nouveaux plans. « Nous avons également abandonné la fibre de verre, trop polluante, au profit du polymère Hirek issu de déchets plastiques industriels et conçu en Italie », détaille la responsable de Gubi.
Enfin, une sélection de couleurs profondes de l’éditeur italien Dedar accompagne les formes organiques et curvilignes de cette silhouette qui n’a pas pris une ride.
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