Si Louis Vuitton (@louisvuitton) explore de nouveaux territoires comme la parfumerie, la bijouterie ou le prêt-à-porter depuis de nombreuses années, la griffe réactive de temps à autre ses origines de malletier spécialiste du cuir de voyage depuis sa fondation, en 1854. C’est cette double filiation que revendique la collection « Objets Nomades », qui propose des accessoires, des luminaires et des meubles dessinés par des designers du monde entier.
Une histoire née en 2011 avec l’idée de perpétuer la tradition des objets nomades tant le voyage est associé à l’art de vivre et au luxe depuis les débuts de Louis Vuitton. Les malles évocatrices de la marque, résistantes et reconnaissables à leur célèbre monogramme, ne sont-elles pas depuis toujours associées à l’Orient-Express et aux mythiques croisières ?
Ces accessoires ayant désormais largement perdu de leur pertinence, la maison s’est attachée, pour développer cette collection, à une vision moins littérale du voyage tout en se basant sur son ADN de spécialiste du cuir. Elle s’est alors tournée vers ses ateliers français et italiens, où elle a invité des personnalités comme Barber & Osgerby, Marcel Wanders, Christian Liaigre ou Humberto et Fernando Campana à venir s’imprégner de ses savoir-faire.
Car toutes ces pièces ont été développées en écho aux techniques du maroquinier, amenant ses gaineurs, ses assembleurs maroquiniers et ses piqueurs à un dialogue fertile avec les designers. Un dialogue qui transparaît dans chaque objet, hommage au travail du cuir et à ses possibilités. « Sans le savoir-faire de l’un ou de l’autre, ces objets n’auraient jamais pu voir le jour », explique-ton chez Louis Vuitton.
C’est en se penchant sur cette histoire que l’idée d’objets nomades s’est nouée, avec des exemples précis comme la malle-lit et la malle-bureau qui ont accompagné l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza lors de sa première expédition au Congo (1875-1878). « Aujourd’hui, nous laissons carte blanche aux designers pour retranscrire dans leurs objets nomades leur interprétation du voyage selon Louis Vuitton. Cette carte blanche permet une vraie rencontre entre la marque et l’univers du designer. » Et les mariages sont heureux, chacun conservant son identité, comme avec l’ébouriffante armoire en cuir souple des Campana ou l’impeccable bureau de Christian Liaigre.
Cette saison, parmi les savoir-faire mis à contribution, la marqueterie de cuir a inspiré la table d’India Mahdavi, nouvelle designer à rejoindre la collection, aux côtés du Japonais Tokujin Yoshioka. La Française s’est inspirée d’un livre porte-bonheur qui se déplie pour former le socle de sa table-talisman.
Parmi les créateurs invités, on retrouve aussi des fidèles, comme Atelier Oï. Pour dessiner leur canapé pliable et suspendu, les designers du collectif se sont inspirés d’une barque avec laquelle ils avaient l’habitude de naviguer sur un lac en Suisse. Quant aux frères Campana, ils proposent un canapé en forme de nuage dont la réalisation, par la rondeur de ses formes, a exigé une grande maîtrise du cuir. Sans aucun doute l’une des pièces les plus spectaculaires de la collection, inspirée des bombocas, ces chocolats brésiliens offerts pendant les mariages, aux formes organiques.
Aujourd’hui, la collection compte 25 pièces, allant d’un hamac à une chaise longue, en passant par une balancelle ou encore un tabouret pliable. Mais s’il est question de nomadisme, c’est aussi à un voyage mental que certaines d’entre elles invitent. C’est ainsi tout le champ lexical de la mobilité auquel Vuitton a fait appel avec, notamment, ces pièces pliables comme le tabouret de Tokujin Yoshioka, la table d’India Mahdavi ou les étagères de Raw Edges.
Et l’imaginaire est du voyage lorsque les designers nous invitent à rêver : se balancer sur le Swing Boat de Marcel Wanders, c’est déjà se mettre en branle, se reposer sur la lounge chair indoor-outdoor de Patricia Urquiola ou la balancelle d’Atelier Oï, c’est laisser son esprit s’échapper vers un ailleurs lointain, très lointain…