Comme les histoires d’amour, les sagas ne se ressemblent pas. La maison Treku a été fondée en 1947 par Jesús Aldabaldetrecu, un menuisier basque de 36 ans qui baignait dans le jus artisanal depuis son enfance. Dans cette province de Gipuzkoa, travailler le bois est une spécialité vieille de cinq siècles. La menuiserie a même été préférée à la pêche – pourtant dominante alentour – par les habitants du petit village de Zarautz.
Aujourd’hui, à Olaa, où Treku a son usine, ce sont les petits-enfants du fondateur, Xabier et Gorka, qui dirigent la société. D’enseigne fiable localement connue, Treku est devenue un nom présent dans une cinquantaine de pays. Une évolution due au travail des marketeurs mais, surtout, à la qualité des produits de la marque. Une exigence à laquelle s’attelle, tous les jours, Iñaki Zinkunegi, qui sélectionne les placages de chêne.
À côté des équipements modernes, Treku affirme son goût du fait main. Et ça tombe bien, on n’a jamais autant parlé de l’artisanat, et donc du bois, valeur revisitée de l’ameublement contemporain. Mais ce qui singularise une entreprise, c’est aussi le design. Parce que même pour un simple pouf, la taille, la rotondité et la couleur du tissu jouent beaucoup. Témoin du mariage du bois et du design, la table dénommée Ari d’Ibon Arrizabalaga.
Ce n’est pas sa rallonge bienvenue qui étonne, mais son bois, visiblement choisi pour le réseau de lignes esthétique qui se dessine sur sa surface. La collection « Lauki », signée du même designer, fixe au mur des rangements aux portes alternant bois et couleurs. Il est intéressant de voir comment une société enracinée par son histoire dans une région spécifique vit en même temps au diapason de ce qui se fait dans le reste du monde. En proposant une vision de qualité, mais surtout, du caractère.