Festival International de Design 2021 : à Hyères, le design de demain

Tout juste achevé, le Festival International de Design 2021 a été, une nouvelle fois, été synonyme de belles découvertes. Retour sur une édition inspirante.

Jusqu’au mois de septembre, la Villa Noailles, à Hyères, accueillait le Festival International de Design 2021, que tous les aficionados nomment joyeusement Design Parade. Un rendez-vous qui rassemble, en mode bon enfant, la famille élargie de la discipline et la propulse vers de nouveaux horizons.

La culture du design pour tous

Rythmé par les suspensions émaillées XXL de Marie Cornil et Alexandre Willaume (finalistes 2018), le concours « jeunes designers » voisinait avec diverses expositions dont l’ambition est de démocratiser le goût et la culture du design.

Les tissus années 30 d’Hélène Henry dans une scénographie de Mathieu Peyroulet Ghilini.
Les tissus années 30 d’Hélène Henry dans une scénographie de Mathieu Peyroulet Ghilini. Luc Bertrand

Comme les tissus années 30 d’Hélène Henry, l’une des cofondatrices de l’UAM (Union des artistes modernes), dans une scénographie de Mathieu Peyroulet Ghilini (Grand Prix 2014), les photos de la céramiste Valentine Schlegel par Agnès Varda, les propositions d’accessoires pour la version électrique de l’iconique Méhari, imaginées par les étudiants de l’ECAL et Massilia Design… Ou encore Let’s Dance, pièces créées par Gregory Granados (Grand Prix 2019) dans le cadre de ses résidences au Cirva * et à Sèvres. Et bien sûr, « Objectif Villa ! », l’exposition rétrospective très storytelling pensée par Constance Guisset.

Lauréats d’aujourd’hui, scénographes de demain

En offrant aux ex-lauréats de se muer en scénographes (on doit même le set de l’expo « Futurissimo », de l’Hôtel des Arts, à Toulon, à Jean-Baptiste Fastrez, primé en 2011) ou de présider le jury de cette quinzième édition (Constance Guisset, Prix du public 2008), en fluidifiant les rencontres entre jeunes designers, professionnels et médias, le festival dirigé par Jean-Pierre Blanc est l’un des plus puissants écosystèmes du monde du design.

Au palmarès de cette édition 2021, le grand prix du jury et prix Sammode ont été décernés à Cécile Canel et Jacques Averna pour Vire-Volt, des enseignes de commerce animées, autosuffisantes en énergie. La mention spéciale Eyes on Talents x Frame a été attribuée à Johanna Seelemann, diplômée d’Eindhoven et collaboratrice du Studio Formafantasma pour Terra Incognita, des meubles extraits d’un bloc d’argile industrielle utilisée par les constructeurs automobiles. Henri Frachon, et son ode aux Trous, a remporté la mention spéciale du jury.

À gauche, L’Expérience de panser d’Arthur-Donald Bouillé, prix du public de la ville d’Hyères. À droite, objets en mono-matière de Ronan Le Vacon.
À gauche, L’Expérience de panser d’Arthur-Donald Bouillé, prix du public de la ville d’Hyères. À droite, objets en mono-matière de Ronan Le Vacon.

Enfin, le prix du public de la ville d’Hyères a récompensé l’Expérience de panser, d’Arthur-Donald Bouillé, des objets talismans ayant pour vocation d’accompagner les malades dans leur traversée du cancer.

D’une façon générale durant le Festival International de Design 2021, c’est davantage le processus de recherche formelle et éthique qui a été distingué que l’objet qui en résulte. Les designers prennent aujourd’hui de plus en plus leurs distances avec la surproduction ? Respect.