Festival des Hortillonnages d’Amiens, le musée au milieu des marais

La 11e édition du Festival des Hortillonnages d’Amiens se déroule jusqu'au 18 octobre. 50 installations intègrent ces étonnants marais fertiles à quelques encablures de la cathédrale.

Un musée au milieu des îlots et des marais. C’est ce que propose le Festival des Hortillonnages d’Amiens. Cet événement créé en 2010 par Gilbert Fillinger, alors directeur de la Maison de la Culture d’Amiens, offre aux jeunes artistes l’opportunité d’exposer au sein d’un cadre naturel étonnant.

Cette année, 50 productions s’intègrent au décor hors du commun des Hortillonnages. Les œuvres, concepts ou installations abordent toutes le thème des enjeux environnementaux, du changement climatique à la protection de la biodiversité.

Un parcours au fil des îlots

En collaboration avec les étudiants de la Faculté d’Architecture La Cambre de Bruxelles, Alexis Deconinck a mis au point Origami, un ponton d’accueil flottant.
En collaboration avec les étudiants de la Faculté d’Architecture La Cambre de Bruxelles, Alexis Deconinck a mis au point Origami, un ponton d’accueil flottant. Alexis Deconinck

Après avoir loué une barque au pavillon d’accueil Origami, première œuvre du Festival, le visiteur entame son parcours au fil des îlots. Le banquet cornélien est la première installation de ce voyage au fil de l’eau. Ce potager octogonal amène le visiteur au centre de ce festin végétal. Conçu par le paysagiste Guillaume Besnier, il montre les alternatives possibles développées par des agriculteurs ou des jardiniers utilisant des techniques agro-écologiques.

Le Banquet cornélien de Guillaume Besnier.
Le Banquet cornélien de Guillaume Besnier. Guillaume Besnier
Croquis préparatoire du Banquet cornélien.
Croquis préparatoire du Banquet cornélien.

Cette volonté de sensibiliser à la protection de l’environnement est également présente dans Roques de l’Atelier Faber. Cette installation paysagère a pris la forme d’un pavillon de 20 m2. Cette surface correspond en effet à l’équivalent des terres artificialisées chaque seconde en France. La structure est constituée de la superposition de planches en bois utilisées habituellement pour le maintien des berges des Hortillonnages. Sans colle ni clous ni vis, Roques n’a donc ni toit, ni sol et laisse passer la lumière, le vent et la pluie qui nourrit ainsi la terre. L’œuvre de l’Homme se présente comme perméable aux éléments et place le visiteur « à découvert » des volontés de mère nature…

Roques de Luca Antognoli et Gabriel Pontoizeau.
Roques de Luca Antognoli et Gabriel Pontoizeau. Atelier Faber

Les Hortillonnages dans dix ans

La modification toujours plus importante de l’environnement par l’Homme est à l’origine des réflexions du collectif Pop-Up. Pour le Festival des Hortillonnages ce trio de paysagistes s’inspire directement… des hortillons, ces terrains tourbeux fertiles gagnés sur les marais pour cultiver fruits et légumes. Aujourd’hui, la nature a repris ses droits dans les Hortillonnages et Pop-Up imagine leur reconversion. Ce collectif souhaite conserver l’Histoire et le savoir-faire du lieu et a créé A dans 10 ans. Cette installation garde le modèle de production des Hortillonnages en plantant des espèces à vocation fruitière mais tend vers un écosystème autonome. Pour savoir si l’expérience est concluante… rendez-vous dans dix ans !

À dans 10 ans… du collectif POP UP.
À dans 10 ans… du collectif POP UP. Collectif POP UP

Conserver l’Histoire et le savoir-faire

Sur le même îlot s’est installé l’un des trois projets étudiants sélectionnés : L’Hôtel pour oiseaux de petite taille. Louis Leroux, créateur de l’entreprise Lerouflaquette Consortium décide de rendre hommage aux volatiles qui habitent les Hortillonnages. Dans cette cabane aménagée en hôtel, il a intégré un espace restauration, des perchoirs, des nichoirs, une piscine et des aires de jeux. Les locataires ailés bénéficient d’un lieu de rêve où s’installer pour l’été !

Hôtel pour oiseaux de petites tailles, de Lerouflaquette Consortium : Louis Leroux, projet étudiant UFR des Arts – Université Picardie Jules Verne.
Hôtel pour oiseaux de petites tailles, de Lerouflaquette Consortium : Louis Leroux, projet étudiant UFR des Arts – Université Picardie Jules Verne. Lerouflaquette Consortium

Parmi les trois projets étudiants, En attendant intègre aussi les Hortillonnages cette année. Crée par le collectif éponyme, cette installation questionne l’isolement de l’Homme. Des grands murs faits de tranches de troncs d’arbre entourent l’habitat d’un ermite fictif. Il ne reste au visiteur qu’à trouver une « fenêtre » dans la façade de la forteresse pour espionner l’intérieur de cet habitat, mais sans pourtant pouvoir y entrer.

En attendant, du collectif En attendant (Bryan Alexandre, Solène Aveline, Pierre Ecrepont et Maëlle Virevialle), projet étudiant UFR des Arts – Université Picardie Jules Verne,
En attendant, du collectif En attendant (Bryan Alexandre, Solène Aveline, Pierre Ecrepont et Maëlle Virevialle), projet étudiant UFR des Arts – Université Picardie Jules Verne, Collectif En attendant

> Accès à pieds par l’île aux Fagots jusqu’au 31 août / du mardi au dimanche, de 12h30 à 19h.
Du 1er septembre au 18 octobre / du mercredi au dimanche, de 13h30 à 19 h.
> Accès en Barque par le Port à Fumier. Jusqu’au 31 août / du mardi au vendredi, de 13h à 19h / samedi et dimanche, de 10h à 19h.
Du 1er septembre au 18 octobre / mercredi, jeudi, vendredi, de 13h à 19h / samedi et dimanche, de 10h à 19 h.