Festival Chaumont-Photo-sur-Loire : objectif terre

Pour la quatrième édition de Chaumont-Photo-sur-Loire, cinq photographes invités révèlent leur vision du paysage : abîmé, spolié ou pollué par la main de l’homme. Documentaires ou purement esthétiques, les images exposées témoignent toutes de la beauté fragile de notre écosystème.

Au festival Chaumont-Photo-sur-Loire, les photographies d’Edward Burtynsky, Pascal Concert, Clark et Pougnaud ou encore Tania Mouraud sont là pour dénoncer et alerter sur l’avenir fragile de notre environnement.

Un constat vu du ciel

Depuis des années, nombreux sont les artistes qui alertent sur les actions néfastes de l’homme sur l’environnement, à l’instar du Canadien Edward Burtynsky. Invité de la quatrième édition du festival Chaumont-Photo-sur-Loire (Loir-et-Cher), il y expose deux séries, « Water » et « Anthropocene ». Mineur puis ouvrier avant d’être photographe, Burtynsky réalise des images représentant des paysages industriels vus du ciel. De toute beauté, ses tirages n’en décrivent pas moins les stigmates du comportement de notre espèce. Une façon de témoigner, pour le créateur, avec ses propres armes : « Grâce à l’art, les individus peuvent être beaucoup plus conscients de l’impact de leurs actions », dit-il. La Française Tania Mouraud s’interroge, elle aussi, sur l’état du monde pour en montrer les transformations silencieusement assourdissantes.

Olfusa River #1, Iceland 2012, d’Edward Burtynsky
Olfusa River #1, Iceland 2012, d’Edward Burtynsky Edward Burtynsky

Un documentaire photographique

Ses cinq séries exposées donnent à voir des paysages devenus abstraits et décomposés. Le travail plus intimiste de Raymond Depardon avec sa très belle « Ferme du Garet » sonde les hommes et leur milieu. Les clichés, pris en 1984 lors de la mission photographique commandée par la Datar (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale), lui permettent de retourner dans la ferme de son enfance, à Villefranche-sur-Saône (Rhône). Sans nostalgie, il montre son univers familial avec le sens de l’observation qu’on lui connaît.

Grenades, 2018, de Clark et Pougnaud
Grenades, 2018, de Clark et Pougnaud Clark et Pougnaud

Réunis dans un duo depuis 1998, la peintre Virginie Pougnaud et le photographe Christophe Clark exposent quatorze pièces de la série « Eden ». Produite en 2018, celle-ci se compose de tableaux qui mixent les deux médiums investis par ces artistes dans une atmosphère de solitude entre chien et loup, qui n’est pas sans rappeler le style d’Edward Hopper. Enfin, les images inédites du Panoramique de la falaise de Bâmiyân, de Pascal Convert, réalisées en Afghanistan entre 2016 et 2020, résonnent plus que jamais aujourd’hui. Car ce ne sont pas les bouddhas détruits par les talibans en 2001 que l’on voit sur ces quinze panneaux, mais leur absence du paysage majestueux dans lequel ils s’inscrivaient.

> Festival Chaumont-Photo-sur-Loire 2021. Exposition d’hiver ». Au domaine de Chaumont-sur-Loire, 41150 Chaumont-sur-Loire, du 20 novembre 2021 au 27 février 2022. Domaine-chaumont.fr