Louis Vuitton : Virgil Abloh rend hommage à Mies van der Rohe
« Mies est mon autre Michael Jordan. » Directeur artistique de la mode prêt-à-porter homme chez Louis Vuitton, Virgil Abloh n’a de cesse de clamer son admiration pour le maître allemand de l’architecture Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969). Diplômé en architecture, le styliste américain a d’ailleurs suivi son cursus via un programme pensé par cette figure du Bauhaus, dans l’Institut de technologie de l’Illinois, université dont il a dessiné le campus.
C’est donc sans surprise que pour le défilé automne-hiver du malletier français, le créateur s’est fortement inspiré d’une des créations les plus emblématiques de l’architecte : le Pavillon de Barcelone. Celui-ci a été érigé en 1929, à l’occasion de l’Exposition internationale dans la cité catalane, et élaboré avec la designer et architecte d’intérieur allemande Lilly Reich. Un petit bijou composé de verre, d’acier et de quatre types de marbres différents : travertin romain, marbre vert des Alpes, marbre vert ancien de Grèce et onyx doré de l’Atlas. C’est ce somptueux marbre vert qui s’est invité dans le décor du dernier défilé d’Abloh. Les yeux attentifs auront d’ailleurs remarqué la présence de la toute toute aussi célèbre assise Barcelona (Knoll), habillée de cuir capitonné d’un blanc immaculé et scindée par son célèbre piètement en X.
Prada : Fourrure et couleurs saturées par Rem Koolhaas
Cette année, l’agence du Néerlandais est venue prêter main forte à Miuccia Prada, qui présentait sa première collection homme avec le couturier belge Raf Simons. Partenaire de longue date de la maison italienne, son agence de design AMO a conçu un espace composé de quatre pièces aux silhouettes géométriques, toutes drapées de matières et de couleurs inattendues : de la fausse fourrure, dense et rouge, associée à de la résine noire coulée au sol dans la première ; des murs blancs au fini marbré et de la moquette à fourrure bleue toujours aussi abondante dans la deuxième.
Dans la suivante, une autre fourrure violette vient habiller les murs avec un marbre vert au sol, tout comme dans le quatrième espace où elle se teinte de blanc, accompagnée par des murs couverts de plâtre texturé rose. L’objectif de ces différents espaces qui réunissent des « matériaux à la fois doux et rigides » ? Créer des atmosphères « pures », évoquant des temporalités différentes.
Valentino : le baroque radical de la mode
Si Prada a fait le choix du conceptuel et du radical, certaines maisons leur ont préféré le charme des vieilles pierres. A l’image de Valentino, qui a posé ses valises dans la Sala Grande du Palais Colonna à Rome. Exemple le plus abouti de l’art baroque romain, il accueille l’une des plus importantes collections d’art classique, composée par les plus grands artistes italiens et autres, du XVe au XVIe siècle. Bref, un décor très chargé, tout en dorures et en marbres, qui tranche avec la collection présentée cette année, aux élans futuristes, aux coupes minimalistes et aux formes plus franches.
Fendi : La mode fait sauter la Bourse
Quant à Fendi, la maison italienne a posé ses valises dans l’enceinte du Palais Brongniart, pour son premier défilé signé par le Britannique Kim Jones. Monument inauguré en 1826, et qui a accueilli jusqu’en 1998 la Bourse parisienne, il a fait office d’écrin pour cette collection inspirée de la Galerie Borghèse de Rome, mais aussi du Bloomsbury Group.
Ce cercle d’intellectuels anglais de l’avant-guerre avait pour membre l’autrice Virginia Woolf. Pour l’occasion, un dédale de parois transparentes a été érigé sous la coupole du Palais, où était notamment exposée une des premières éditions d’un de ses plus célèbres écrits, Orlando. Celui-ci aurait appartenu à Vita Sackville-West, poétesse et compagne de Woolf.