Figure du design des années 1980, Mattia Bonetti, avec Elizabeth Garouste, sa complice d’alors, produit un design néo-baroque qu’il applique à des pièces de galeries et des objets grand public, comme un flacon de parfum pour Nina Ricci ou la fameuse carafe Ricard, en forme de soleil…
À lire aussi : Expositions : Le design au service des enfants
En attendant Mattia Bonetti
Une maîtrise de l’ornement qu’il expose, cette rentrée, à la galerie parisienne En Attendant les Barbares. « Je dessine depuis un an et demi les pièces de cet accrochage dont le point commun pourrait être l’entrelacement de segments. Mais il me semble indispensable que le motif soit structurel et pas seulement là pour embellir, comme quand une poignée de porte prend la forme d’un serpent, par exemple », explique le designer suisse de 73 ans.

L’autre exigence du duo, qu’il compose avec sa galeriste Agnès Kentish, c’est le choix restreint de matériaux. « J’ai l’habitude de travailler depuis toujours avec le fer (forgé ou pas) et le bronze. »
Si l’on reconnaît la « patte Bonetti » dans ce nouvel accrochage, notamment dans la table à pampilles agrémentée d’une série de breloques figuratives, archétypales de son travail, le créateur assume un nouveau virage. « J’ai exploré des voies plus géométriques », raconte-t-il encore.

Des pièces sculpturales, fruits de collaborations avec des artisans d’exception, comme l’atelier Bocquel, qui a œuvré avec Arman et César, ou Pierre Basse, ferronnier de Diego Giacometti. Un pied dans l’histoire, l’autre résolument tourné vers l’avenir, Mattia Bonetti est la preuve vivante qu’un designer peut toujours évoluer et s’ouvrir à de nouvelles écritures tout en restant fidèle à sa vision.
> « Poetic Design ». À la galerie En Attendant les Barbares, 35, rue de Grenelle, 75007 Paris, jusqu’au 22 novembre. Barbares.com
À lire aussi : Corse : l’exposition “Plein soleil” électrise la scène contemporaine