Dans un contexte où ce sujet reste brûlant, le Pavillon de l’arsenal propose tout l’été une exposition baptisée « La beauté d’une ville ». Un accrochage qui se concentre sur une problématique majeure : Qu’est-ce qui fait la beauté de la ville ?
La visite est structurée autour d’un parcours en sept thématiques : site, morphologie, urbanité, architecture, externalité, vivant et hospitalité. Avec cette opération, l’objectif de la Ville de Paris est d’interroger les habitants sur leur perception de l’esthétique de la capitale à travers la création d’un manifeste. Cet ouvrage, co-édité avec Wildproject, répond et éclaire les controverses toujours nombreuses – à défaut d’être justifiées – autour de la ville de Paris et de ses évolutions.
La beauté de Paris par la Seine et sa morphologie
A travers les sept thématiques citées, cette exposition aborde de nombreuses problématiques passées et actuelles. La beauté de la ville se fait d’abord par son fleuve. Les premiers débats sur la place de la Seine sont illustrés par le peintre du XVIIe siècle Nicolas Raguenet ou encore retranscrits dans des recueils comme celui de Voltaire qui déplorait la vétusté de ses aménagements en 1736. Quant à l’évolution de la morphologie de la ville, elle est abordé sous l’angle du nouveau et du vieux Paris à travers le travail de photographes, dont Charles Marville en 1887 avec « Le Boulevard Haussmann », ou encore Philipe Guignard en 2015 avec « La Perspective du boulevard Sébastopol ».
Puis par l’urbanité, l’externalité et l’architecture…
La beauté de Paris est aussi évoquée à travers le prisme de la place de l’art dans la ville, illustré avec l’édification des colonnes hautement controversées de Daniel Buren en 1986 dans les Jardins du Palais-Royal. Ou encore de sa tradition horticole et paysagère, des Tuileries à la Villette en passant par le Champ de Mars. Son mobilier urbain n’est pas oublié avec une partie historique qui revient sur la démarche globale de standardisation dès le XIXe siècle avec les kiosques à journaux et colonnes Morris. Cette exposition permet aussi d’aborder d’autres sujets connexes, comme l’esthétique architecturale d’Haussmann ou l’influence de Lacaton & Vassal, récent lauréat du Pritzker Prize.
La beauté de Paris, ce sont aussi ses êtres vivants…
L’inscription du vivant dans la ville contribue aussi à son embellissement. L’exposition revient ainsi sur des initiatives récentes comme le « permis de végétaliser » apparu en 2015. Enfin, l’exposition réunit plus de 800 photos de l’agence d’architecture Encore heureux, qui témoignent de la vitalité des terrasses éphémères, lieux d’interaction sociale et de réappropriation de l’espace public par les Parisiens toujours plus précieux en ces temps de déconfinement progressif…
> Exposition « La beauté d’une ville, Controverses esthétiques et transition écologique à Paris » au Pavillon de l’Arsenal. 21, boulevard Morland, 75004 Paris. Tél. : 01 42 76 33 97. Entrée libre jusqu’au 26 septembre 2021.