Pour découvrir les dernières œuvres de James Turrell, il faut se rendre à l’antenne londonienne de la Pace Gallery. Jusqu’à la fin du mois, plusieurs exclusivités – dont trois créations inédites de la série Constellation – illuminent l’espace de la célèbre galerie spécialisée dans l’art moderne et contemporain.
Une exposition lumineuse
À l’occasion de cette mise en lumière, James Turrell poursuit son travail sur les couleurs et les phénomènes sensoriels. De larges formes elliptiques en verre dépoli prennent vie grâce à de multiples LEDs aux couleurs changeantes. Programmées à distance par un système informatisé, elles offrent un éclairage monochrome qui se fond successivement et progressivement en de toutes autres teintes. Point fort de la présentation : si l’algorithme chromatique tourne en boucle, il est tellement discret qu’il en devient hypnotisant. Ainsi les halos lumineux parviennent-ils à effacer les murs, pourtant réceptacles des véritables constellations de diodes électroluminescentes de ces œuvres singulières.
Un travail sur les couleurs mais aussi sur l’espace et les formes
Ce fascinant travail entrepris par James Turrell est le résultat de ses longues recherches sur l’immatérialité de la lumière. Comme l’explique ce partisan du courant Light and Space (mouvement qui se développe dans le Los Angeles des années 1960), sa préoccupation première est de faire oublier les parois. C’est la raison pour laquelle, lorsqu’il prépare une exposition, avant même de penser à la lumière, il s’intéresse à la forme de l’espace et à la manière de l’investir. À l’instar de la peinture, une véritable dialectique s’opère entre les façons de créer la lumière et de peindre avec. L’Américain déclare ainsi : « Pour contrôler la lumière, je dois avoir une façon de la former, alors j’utilise la forme, presque comme le châssis d’une toile. » Tantôt sculpteur de murs, tantôt peintre de la lueur, l’artiste attache autant d’importance au fond qu’à la forme.
D’un point de vue purement technique, chaque Constellation se révèle une ouverture dans les murs de la galerie. Un vide intérieur semble alors contenir une atmosphère incandescente de laquelle émanent différentes lueurs. Représentant des artistes contemporains de renom, la Pace Gallery se prête particulièrement bien aux transformations, ce qui en fait un lieu de choix pour abriter une telle exposition et se transformer en ciel étoilé.
Les Constellations de James Turrell sont visibles à la Pace Gallery à Londres jusqu’au vendredi 27 mars. Apaisante, cette exposition, d’ores et déjà auréolée de succès, séduira tous ceux qui, comme l’artiste, ont toujours regardé le ciel avec fascination…
> Jusqu’au vendredi 27 mars 2020. Pace Gallery. 6, Burlington Gardens, Londres.