Si Superstudio reste méconnu du grand public, ce collectif d’architectes italiens est toujours, avec Archizoom, une référence incontournable pour bon nombre de créateurs contemporains. Fondé en 1966 à Florence par Adolfo Natalini et Cristiano Toraldo Di Francia, rejoints ensuite par Gian Piero Frassinelli, Roberto et Alessandro Magris ainsi qu’Alessandro Poli, il compte parmi les groupes architecturaux les plus influents de la scène mondiale de sa création en 1966 jusqu’en 1978. Jusqu’au 11 août, le FRAC Centre-Val de Loire lui consacre une exposition très justement titrée : « La vie après l’architecture ».
Une énergie revendicatrice
C’est la première grande monographie de Superstudio en France. Le FRAC Centre, dont le fonds regorge de trésors en matière d’architecture expérimentale, a pu s’appuyer sur sa propre collection mais a également bénéficié de prêts des membres fondateurs du groupe, du Centre national des arts plastiques ou encore du MAXXI de Rome. L’exposition rassemble 223 œuvres parmi les projets les plus importants qui, tous, témoignent de la manière dont Superstudio envisage l’architecture et le design : un levier critique de la société de consommation et du système capitaliste.
« De salle en salle, l’œuvre de Superstudio invite à vivre une poésie de l’errance que nous appelons de nos vœux au FRAC Centre-Val de Loire », résume Abdelkader Damani, commissaire de la manifestation et directeur du FRAC. En parallèle, l’exposition « Atlas des utopies » rend hommage de façon plus globale à cette scène radicale. Vingt-cinq architectes et artistes de la seconde moitié du XXe siècle (parmi lesquels Ettore Sottsass, Archizoom ou Rem Koolhaas) sont réunis pour offrir une mise en perspective historique bienvenue du travail de Superstudio, ayant eux-mêmes porté un regard critique sur la modernité classique. Une belle occasion de faire un détour par Orléans cet été.
> « Superstudio – La vie après l’architecture » et « Atlas des utopies ». Au FRAC Centre-Val de Loire, à Orléans (45), jusqu’au 11 août.