Sous son nom à connotation festive, Design Parade aborde des sujets de société on ne peut plus essentiels. Pour cette 14e édition, la dimension éthique et même activiste du design se lisait ainsi aussi bien dans la plupart des projets des dix compétiteurs que dans l’exposition personnelle du designer Mathieu Lehanneur, président du jury. La présence avec lui de Paola Antonelli, conservatrice architecture et design du MoMA à New York et commissaire de l’exposition « Broken Nature », à la Triennale de Milan, ne pouvait que renforcer cette approche.
Dans les salles voûtées de la villa, une nouvelle génération de designers affirme sans ambiguïté que le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources de la planète ne passeront pas par eux. Innovants ou bricolés, leurs propositions d’objets se font toujours plus respectueuses de l’environnement, Difficile de raisonner plus juste : le week-end d’inauguration du festival coïncidait avec le record historique de température jamais atteint en France (45,9 °C, le 28 juin, dans le Gard, selon Météo-France).
Mention spéciale du jury particulièrement méritée pour Matières spécifiques, de Maxime Louis-Courcier : un ensemble réunissant un humidificateur d’air, en composite de porcelaine et de papier, et un climatiseur au look sobre de sculpture textile murale. Constitué de tubes de bioplastique remplis d’acides gras bio-sourcés, ce dernier permet de faire chuter la température ambiante d’un ou deux degrés. Le tout sans recours à l’électricité… Le jury a par ailleurs décerné son grand prix à Grégory Granados pour Step, un ensemble de percussions réalisées à partir d’objets du quotidien recyclés : une invitation à faire, collectivement et même chorégraphiquement, de la musique. Joli signe, là encore, qui atteste que le design ne vaut que s’il est partagé par tous. Step a également reçu le prix du public de la ville d’Hyères.
> Design Parade Hyères. Villa Noailles, Montée de Noailles, 83400 Hyères. Jusqu’au 29 septembre.