Expo : la ville de Chaumont met le design graphique à l'affiche

La Biennale internationale de design graphique revient à Chaumont pour sa deuxième édition, avec huit expositions, cinq workshops, des balades graphiques, des conférences et des tables rondes, des concerts, sans oublier son concours d’affiches !

Cela a peut-être échappé aux néophytes, mais la ville de Chaumont se métamorphose chaque année en capitale du design graphique. Ne vous fiez donc pas au compteur. Cette deuxième manifestation a en réalité été précédée par une kyrielle d’autres ! Auparavant baptisées Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont, les 26 éditions passées ont débouché sur l’ouverture du Signe en 2016. Portées par ce nouveau Centre national du graphisme, les festivités ont adopté un rythme de biennale et, ce faisant, affiné leurs perspectives. Avec la création de ce lieu permanent, qui accueille toute l’année des expositions, le temps fort ne se cantonne plus aux spécialistes de la discipline mais ambitionne d’attirer un public plus large, les amateurs d’arts visuels notamment.

À Chaumont, l’une des attractions de la Biennale internationale de design graphique est son concours d’affiches.
À Chaumont, l’une des attractions de la Biennale internationale de design graphique est son concours d’affiches. DR
Les exemplaires dévoilés dans l’exposition La Fabrique de l’Affiche sont extrêmement rares car uniques. Ici, « Les Phoques » de Léon Choubrac.
Les exemplaires dévoilés dans l’exposition La Fabrique de l’Affiche sont extrêmement rares car uniques. Ici, « Les Phoques » de Léon Choubrac. DR

« Post Medium », multi-support et au-delà du medium

Le Signe, ouvert en 2016, fédère les festivités. Ce Centre national du graphisme est l’œuvre du cabinet d’architecture Moatti-Rivière.
Le Signe, ouvert en 2016, fédère les festivités. Ce Centre national du graphisme est l’œuvre du cabinet d’architecture Moatti-Rivière. MICHEL DENANCE

Pour autant, pas question de dénaturer ce qui fait l’essence de l’événement, à l’instar de son indétrônable concours international de l’affiche et de ses workshops. Aux côtés de ces grandes constantes, auxquelles s’ajoutent les expositions essaimées dans toute la ville, cette édition a opté pour une thématique : « Post Medium ». Derrière cette formule lapidaire se bousculent les enjeux d’une discipline qui s’émancipe de ses formes imprimées. À l’ère numérique, quels sont les nouveaux chemins explorés par le design graphique ? Images autonomes, icônes immatérielles, affiches animées, identités flexibles, « vijing » (disc-jockey vidéo), motion design (graphisme animé) en escortent les réflexions.

L’exposition « Phénomènes » de Karl Nawrot met en scène des jeux de (dé)construction, de montage de parcs d’attractions et d’apparitions en noir & blanc.
L’exposition « Phénomènes » de Karl Nawrot met en scène des jeux de (dé)construction, de montage de parcs d’attractions et d’apparitions en noir & blanc. DR

Pour en révéler les labyrinthes, l’exposition « Post Medium » réunit les travaux de The Rodina, du studio Dia, de Roosje Klap, Pauline Le Pape, Erich Brechbühl, Laura Knoops, Jonathan Castro ou encore Josh Schaub avec ses « Moving Posters ». L’ensemble voisine avec deux monographies, l’une consacrée à Karl Nawrot, l’autre à Frédéric Teschner (1972-2016), qui a développé un travail original autour du dessin, du signe et de la typographie à l’ère d’Internet.

Camille Trimardeau explore les symboles représentant les acrobaties de la gymnastique artistique féminine à travers de nouveaux outils interactifs.
Camille Trimardeau explore les symboles représentant les acrobaties de la gymnastique artistique féminine à travers de nouveaux outils interactifs. DR

> Biennale internationale de design graphique. À Chaumont (Haute-Marne), jusqu’au 22 septembre.