Cela a peut-être échappé aux néophytes, mais la ville de Chaumont se métamorphose chaque année en capitale du design graphique. Ne vous fiez donc pas au compteur. Cette deuxième manifestation a en réalité été précédée par une kyrielle d’autres ! Auparavant baptisées Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont, les 26 éditions passées ont débouché sur l’ouverture du Signe en 2016. Portées par ce nouveau Centre national du graphisme, les festivités ont adopté un rythme de biennale et, ce faisant, affiné leurs perspectives. Avec la création de ce lieu permanent, qui accueille toute l’année des expositions, le temps fort ne se cantonne plus aux spécialistes de la discipline mais ambitionne d’attirer un public plus large, les amateurs d’arts visuels notamment.
« Post Medium », multi-support et au-delà du medium
Pour autant, pas question de dénaturer ce qui fait l’essence de l’événement, à l’instar de son indétrônable concours international de l’affiche et de ses workshops. Aux côtés de ces grandes constantes, auxquelles s’ajoutent les expositions essaimées dans toute la ville, cette édition a opté pour une thématique : « Post Medium ». Derrière cette formule lapidaire se bousculent les enjeux d’une discipline qui s’émancipe de ses formes imprimées. À l’ère numérique, quels sont les nouveaux chemins explorés par le design graphique ? Images autonomes, icônes immatérielles, affiches animées, identités flexibles, « vijing » (disc-jockey vidéo), motion design (graphisme animé) en escortent les réflexions.
Pour en révéler les labyrinthes, l’exposition « Post Medium » réunit les travaux de The Rodina, du studio Dia, de Roosje Klap, Pauline Le Pape, Erich Brechbühl, Laura Knoops, Jonathan Castro ou encore Josh Schaub avec ses « Moving Posters ». L’ensemble voisine avec deux monographies, l’une consacrée à Karl Nawrot, l’autre à Frédéric Teschner (1972-2016), qui a développé un travail original autour du dessin, du signe et de la typographie à l’ère d’Internet.
> Biennale internationale de design graphique. À Chaumont (Haute-Marne), jusqu’au 22 septembre.