Composée de 30 % d’eau et de 30 % de parcs, Stockholm ville durable est « le » modèle écologique depuis… les années 70 ! Elue « Meilleure ville intelligente du monde » lors du Congrès mondial des Smart Cities, à Barcelone, en 2020, Stockholm ville durable promet de beaux projets écologiques pour l’avenir.
L’intelligence urbaine
Directeur administratif du planning environnement et santé à la mairie, Gustav Landahl confie : « Nous sommes culturellement sensibles à notre environnement. Après la protection de la nature, nos actions impactent les structures urbaines. » Qualité de l’air, réduction des émissions de CO2, santé des habitants, dont le nombre croît, la capitale a tout planifié. « Le changement de climat est notre bête noire. Dès 1996, nous avons anticipé la gestion de l’eau et calculé notre empreinte carbone. À l’horizon 2033, nous tomberons à 1,5 tonne d’émissions, jusqu’à atteindre zéro en 2040. » Autonome à 65 % pour le chauffage, la ville se sert de ses ressources hydrauliques et du vent, réduit ses plastiques et ses émissions (la taxe à la tonne est la plus élevée d’Europe).
Comment créer une smart city (une ville intelligente qui gère les données en direct pour adapter les services urbains et diminuer les coûts) ? Le responsable administratif a formalisé le schéma idéal dans ce GrowSmarter, document en ligne issu de trente ans d’expériences locales. Audace et inventivité y priment, entre rénovation d’immeubles anciens, écoquartiers connectés ou nouvelles habitudes – comme la collecte informatisée des déchets de chaque foyer, pesés, pucés par couleur et par genre, puis aspirés en souterrain vers un centre de tri.
Un projet collectif
Exit le ramassage en camions-bennes. Après le pesage, chacun peut consulter le montant de sa facture. « Le projet le plus important d’Europe a lieu au port de marchandises Royal Seaport où logent et travaillent 20 000 personnes. Bâti à partir de matériaux récupérés sur les bâtiments industriels, normé, c’est le contraire d’une cité-dortoir », explique Gustav Landahl. Cet écoprojet en phase finale imbrique volontairement l’activité portuaire, les bureaux et immeubles bas aux appartements spacieux, à la verdure, aux boutiques et à la culture. Régulés en temps réel, électricité et chauffage indépendants proviennent de la combustion des détritus, des data centers et même des crématoriums. « Il nous reste à travailler sur la mobilité, qui émet 70 % des émissions nocives bien que 80 % des habitants circulent à bicyclette ou en transports en commun alimentés par les biocarburants», admet Gustav Landahl, qui coordonne aussi un chantier de réhabilitation d’immeubles anciens, à Barcelone et à Cologne, à adapter aux changements à venir.